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WikiLeaks dévoile 250 000 échanges diplomatiques américains

Les câbles diplomatiques, publiés dimanche par les grands titres de la presse mondiale, révèlent les dessous de la diplomatie des Etats-Unis.

Le contenu de 250 000 câbles diplomatiques américains dévoilés par le site WikiLeaks a été publié dimanche par les grands titres de la presse mondiale, révélant les dessous de la diplomatie des Etats-Unis, comme lorsque Ryad appelait Washington à attaquer l’Iran.

La Maison Blanche a condamné « dans les termes les plus forts » la publication « irresponsable et dangereuse » de ces documents, affirmant que l’initiative de WikiLeaks pourrait faire courir des risques mortels à des individus.

Il s’agit « d’un quart de million de câbles diplomatiques américains confidentiels », écrit le New York Times, auquel Wikileaks a donné accès aux documents, comme à quatre titres de référence de la presse mondiale: Le Monde (France), The Guardian (Grande-Bretagne), El Pais (Espagne) et Der Spiegel (Allemagne).

Ces notes « offrent un panorama inédit des négociations d’arrière-salle telles que les pratiquent les ambassades à travers le monde », observe le quotidien américain.

Ces documents étalent au grand jour les usages habituellement tenus secrets de la diplomatie américaine sur toute une série de dossiers, sensibles ou non.

Le Guardian indique par exemple que le roi Abdallah d’Arabie saoudite a appelé les Etats-Unis à attaquer l’Iran et à « couper la tête du serpent » pour mettre fin à son programme nucléaire.

A ce propos, les documents montrent qu’Israël a tenté de pousser les Etats-Unis à la fermeté, selon un document diffusé sur le site du Monde.

Un télégramme américain relate ainsi une conversation de décembre 2009 entre Amos Gilad, un responsable israélien, et Ellen Tauscher, sous-secrétaire d’Etat américaine. La politique du président Barack Obama d’engagement stratégique avec l’Iran, « c’est une bonne idée, mais il est bien clair que cela ne marchera pas », y déclare M. Gilad.

Certains documents pourraient s’avérer gênants pour de futures rencontres entre les Etats-Unis et leurs partenaires.

Der Spiegel rapporte ainsi des propos peu amènes de diplomates américains à l’égard de la chancelière allemande Angela Merkel: « Elle craint le risque et fait rarement preuve d’imagination ».

Quant au Premier ministre turc Tayyip Erdogan, les services américains croient savoir qu’il se méfie de tout le monde et « s’est entouré d’un cercle de conseillers qui le flattent mais le méprisent ». Il prend ses informations presque exclusivement dans les journaux islamistes et craint de perdre le pouvoir, rapport le Spiegel.

Peu avant la publication des câbles secrets, le dirigeant de WikiLeaks, Julian Assange, avait indiqué lors d’une visioconférence en Jordanie que les documents secrets américains concernent « tous les grands sujets ».

« Ces 250.000 documents secrets émanent d’ambassades américaines dans le monde entier, et nous avons déjà pu constater que la semaine passée, les Etats-Unis ont réagi en tentant d’amortir les effets que cela pourrait avoir », a-t-il dit.

Les autorités américaines avaient prévenu plus d’une dizaine de pays de l’imminence de ces révélations.

Les premières fuites de WikiLeaks, en juillet sur l’Afghanistan, contenaient peu d’importantes révélations, et celles émanant d’Irak se concentraient en majorité sur des exactions commises entre différentes factions irakiennes.

Le New York Times explique que les câbles lui sont parvenus « il y a plusieurs semaines » et que les documents susceptibles de « mettre en danger » des individus ou de « compromettre la sécurité nationale » n’ont pas été publiés. Le journal ajoute avoir travaillé avec l’administration Obama à ce sujet.

« En commun, les cinq journaux ont soigneusement édité les textes bruts utilisés afin d’en retirer tous les noms et indices dont la divulgation pourrait entraîner des risques pour des personnes physiques », précise Le Monde.

852 documents sur la Belgique, 4.059 pour l’Otan

Selon les tableaux publiés sur le site de Wikileaks dimanche, le nombre de documents concernant la Belgique parmi les mémos diplomatiques des Etats-Unis, serait inférieur au nombre annoncé par le quotidien allemand Der Spiegel. Il s’agirait de 852 concernant la Belgique ainsi que plus de 4.000 ayant trait à l’Otan, dont le siège se situe à Evere.

L’un des mémos suggère qu’accepter davantage de prisonniers venus de Guantanamo « serait une manière bon marché pour la Belgique de prendre de l’importance en Europe » a noté le New York Times.

Par ailleurs, plus de 4.000 documents concerneraient l’Otan, dont le siège est à Evere, « alors qu’on parlait dans un premier temps de 499 documents », rapporte Le Soir qui publie ces informations en collaboration avec les sites Owni.fr et Slate.fr.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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