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Week-end tragique sur l’Everest: trois morts et un disparu

Le Vif

Trois alpinistes -un Américain, un Slovaque et un Australien – ont péri sur l’Everest, et un quatrième est porté disparu lors d’un des week-ends les plus dramatiques depuis l’avalanche de 2015 qui avait fait 18 morts.

Une dizaine d’autres alpinistes ont dû être secourus ces trois derniers jours en raison de difficultés sur le « Toit du monde », ont indiqué à l’AFP les secouristes.

Les décès de ce week-end, vraisemblablement liés au mal aigü des montagnes (MAM), portent à cinq le nombre d’alpinistes qui ont péri sur l’Everest depuis le début d’une saison marquée par une météo très changeante, des vents très forts et des températures inhabituellement basses.

Les conditions météorologiques se sont calmées pendant le week-end, et une fenêtre s’est ouverte pour tenter l’ascension du sommet qui culmine à 8.848 mètres.

En dépit du nombre important de grimpeurs sur place, personne n’a signalé de longues files d’alpinistes qui peuvent retarder l’ascension et s’avérer dangereuses, car les grimpeurs perdent des forces et gaspillent inutilement leur oxygène dans cette attente.

Plus d’une centaine d’alpinistes devraient s’élancer lundi vers le sommet sur la face Sud, pour profiter de cette fenêtre qui risque de rapidement se refermer, selon les prévisionnistes.

« Il se pourrait que jusqu’à 150 alpinistes tentent la course aujourd’hui depuis le versant népalais, ce qui n’est pas un record », a déclaré à l’AFP Ang Tsering Sherpa, président de la fédération d’alpinisme du Népal.

En 2012, 255 personnes s’étaient élancées une même journée des deux versants pour l’ascension.

Un Indien disparu

Le Slovaque Vladimir Strba a été retrouvé mort dimanche à quelques centaines de mètres du sommet, a indiqué Kamal Parajuli, du département népalais du Tourisme.

Il se trouvait au-dessus des 8.000 mètres, soit dans la « zone de la mort » -ce secteur où l’altitude et le manque d’oxygène détériorent le fonctionnement des organes et où le terrain est particulièrement difficile- où a également péri l’Américain Roland Yearwood.

Un Australien de 54 ans qui tentait l’ascension sur son versant tibétain a aussi trouvé la mort, selon des médias locaux citant l’Association tibétaine d’alpinisme. L’homme, vraisemblablement atteint du MAM au-dessus de 7.500 mètres, est décédé en tentant de redescendre.

Un quatrième alpiniste, un Indien, est porté disparu depuis samedi, quand son contact a été perdu peu après qu’il eut atteint le sommet.

Son guide népalais est parvenu à redescendre au Camp 4, juste en-dessous de 8.000 mètres, atteint de graves engelures. Les autorités avaient initialement indiqué, vraisemblablement à tort, qu’il y avait été trouvé inconscient.

Des recherches ont été lancées pour tenter de retrouver l’alpiniste.

L’alpiniste suisse Ueli Steck est mort fin avril lors d’une escalade sur le mont Nuptse, face à l’Everest, lorsqu’il a glissé et chuté de plus de 1.000 mètres.

Un Népalais de 85 ans, qui tentait de récupérer son titre de grimpeur le plus âgé à conquérir l’Everest, est par ailleurs décédé début mai dans un camp de base de la montagne.

Plus de 120 alpinistes sont parvenus depuis le début de la saison à atteindre le sommet par le versant Sud, et environ 80 autres l’ont fait depuis le versant tibétain.

Des centaines d’autres attendent quant à eux de s’élancer avant l’arrivée de la mousson, début juin, qui marquera la fin de la courte saison printanière d’alpinisme.

En 2016, cinq alpinistes sont morts sur l’Everest. Au total, 640 personnes sont parvenues au sommet.

Le 25 avril 2015, une avalanche provoquée par le séisme au Népal s’était abattue sur le camp de base de l’Everest, faisant 18 morts.

Depuis la première ascension réussie de l’Everest en 1953, plus de 300 personnes, des locaux pour la plupart, sont morts dans les montagnes de l’Himalaya.

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