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Vote historique en Tunisie, les islamistes favoris

Neuf mois après le « printemps arabe », les Tunisiens votent librement pour élire une assemblée constituante. Un scrutin historique où le parti islamiste Ennahda part favori.

Les Tunisiens ont commencé à voter librement dimanche pour élire une assemblée constituante, un scrutin historique où le parti islamiste Ennahda est favori, neuf mois après une révolution populaire qui a chassé Ben Ali du pouvoir, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Les bureaux ont ouvert à 7 h et fermeront à 19 h. Plus de 7 millions d’électeurs sont appelés à élire les 217 membres d’une assemblée constituante, qui devra rédiger une nouvelle constitution et désigner un exécutif provisoire jusqu’à la tenue d’élections générales.

La grande inconnue de ce scrutin est le taux de participation au vu de la multiplicité des candidats, dans un paysage politique remodelé pour des élections dont, pour la première fois, les résultats ne sont pas connus par avance. Les électeurs devront ainsi départager 11.686 candidats, répartis sur 1.517 listes, présentées par 80 partis et des « indépendants » (40 %). Alors que la parité est obligatoire, les femmes ne sont que 7 % à mener des listes.

Le scrutin sera sécurisé par plus de 40.000 forces de l’ordre, sous le regard de plus de 13.000 observateurs locaux et internationaux. Le dépouillement commencera dès la fermeture des bureaux et les premiers résultats, qui tomberont circonscription par circonscritption (27 au total en Tunisie), sont attendus dans la nuit. L’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) annoncera les résultats définitifs lundi après-midi.

Le gouvernement intérimaire, qui a géré le pays pendant une transition émaillée de flambées de violences et de troubles sociaux, a appelé les Tunisiens à voter massivement, « sans peur ».

Tunisie : le président Mebazaa annonce son retrait prochain de la vie politique

Le président intérimaire tunisien Foued Mebazaa a d’ores et déjà annoncé son « retrait définitif de la vie politique » dès la désignation d’un nouveau président par l’assemblée qui sera élue dimanche, dans un entretien à paraître dans l’édition dominicale du quotidien arabophone Assabah.

« Je reconnaîtrai les résultats (des élections) quel que soit le vainqueur et quelle que soit la couleur de la majorité (dans la future assemblée), a-t-il déclaré. Je remettrai le pouvoir à celui qu’aura désigné l’assemblée constituante comme nouveau président de la République. Les élections de dimanche peuvent donner lieu à des surprises politiques, puisqu’il s’agit des premières élections pluralistes et démocratiques depuis la révolution » qui a chassé Ben Ali après 23 ans d’un règne sans partage.

Les islamistes d’Ennahda sont donnés grands favoris du scrutin. « J’ai confiance dans les qualités de modération du peuple tunisien et de ses dirigeants et je suis optimiste pour l’avenir de la Tunisie et le déroulement des élections », a-t-il encore dit.

[UPDATE] Tunisie : l’affluence dépasse toutes les attentes (commission)

L’affluence des Tunisiens pour élire une assemblée constituante « dépasse toutes les attentes », a déclaré dimanche à la mi-journée le président de la commission électorale (Isie), alors que plus de sept millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour un scrutin historique. « Le taux de participation pourrait dépasser les 60 % », a déclaré Kamel Jendoubi au cours d’un point de presse à Tunis.

Le président de la commission a toutefois noté certaines « irrégularités » dans le déroulement du scrutin : « Certains partis continuent leur campagne et n’ont pas respecté le silence électoral » en vigueur depuis vendredi minuit, a-t-il déclaré. Il a notamment cité des « pressions sur les électeurs analphabètes » et des « SMS envoyés pour influencer le vote », sans citer aucun parti.

LeVif.be, avec Belga

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