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Vol MH370: deux ans après, où en sont les recherches?

Le Vif

Deux ans après la disparition du Boeing 777 de Malaysia Airlines (vol MH370) parti de Kuala Lumpur pour Pékin avec 239 personnes à son bord, un débris d’avion a été retrouvé, mais le mystère sur les circonstances de l’accident reste entier.

Où en sont les recherches?

L’Australie dirige les opérations de recherches dans l’océan Indien. Des navires explorent les fonds sous-marin, en quête de l’épave, en utilisant des sonars. Ils ont ratissé 70% d’une zone prioritaire de recherche, dans la partie la plus septentrionale de l’océan, sur quelque 120.000 kilomètres carrés, l’équivalent de trois fois la superficie de la Suisse. Rien n’a été retrouvé dans cette zone.

Un fragment d’aile découvert en juillet dernier à des milliers de km de cette zone, sur l’île française de La Réunion, appartient au Boeing 777, selon les autorités malaisiennes et la justice française. Il s’agit de la première trace de l’appareil, alors que deux autres morceaux d’avion retrouvé la semaine dernière doivent être analysés.

Mais des experts observent que de tels fragments fournissent peu d’indications sur l’endroit où l’avion a disparu.

Qu’adviendra-t-il si l’épave est repérée?

Une très délicate phase de récupération débuterait alors dans l’obscurité de profondeurs allant jusqu’à 4.000 mètres sous le niveau de la mer, avec un fond potentiellement entravé d’amas volcaniques, de montagnes sous-marines, de crêtes et de vallées.

Les coordonnateurs de cette opération peuvent toutefois s’appuyer sur l’expérience acquise lors des recherches de l’Airbus A330 d’Air France qui effectuait le vol Rio-Paris en 2009, dans l’océan Atlantique. Ses boîtes noires avaient été localisées après une difficile recherche de deux ans, avec des drones submersibles et d’autres moyens. Un véhicule télécommandé avait été envoyé pour les arracher du fond marin, à près de 4000 mètres de profondeur.

Les recherches se font-elles au bon endroit?

Cela demeure incertain même si les responsables des opérations le prétendent. La zone de l’accident a été déterminée grâce à l’analyse de signaux du MH370 détectés par un satellite. Ils situent la dernière position de l’appareil le long de deux arcs potentiels: un s’étendant au Nord, en Asie centrale, l’autre s’étendant vers le Sud dans l’océan Indien.

L’arc au nord a été écarté, la plupart des experts considérant que l’avion aurait été aperçu. Bien que les données satellite soient imprécises, l’océan Indien a été jugé comme la zone la plus probable.

Quelles sont les principales hypothèses aujourd’hui sur ce qui a pu se produire?

Les spéculations demeurent principalement concentrées autour d’une défaillance mécanique ou structurelle, une prise d’otage ou un acte terroriste, mais rien n’est jusqu’ici venu étayer l’un ou l’autre scénario.

Le mystère autour de ce drame a alimenté une kyrielle de théories du complot, donnant lieu à des livres, des documentaires et échanges sur l’internet.

Est-ce que nous savons tout ce que les autorités savent?

Le gouvernement malaisien et la compagnie aérienne ont répété qu’ils n’avaient rien à cacher.

Les proches de victimes ont cependant dénoncé leurs déclarations contradictoires au début de la crise, notamment la découverte par les services malaisiens de l’immigration de la présence à bord de deux Iraniens avec des faux passeports.

Tim Clark, directeur général de la compagnie aérienne Emirates, avait fait part en 2014 de ses doutes sur la transparence totale des autorités.

Y a-t-il eu des précédents dans l’aviation?

Selon le Réseau de la sécurité aérienne basé aux Pays-Bas, qui recense les incidents aériens, il y a un seul autre cas connu dans lequel un avion transportant plus de 100 personnes a disparu sans laisser de traces.

L’affaire remonte à 1962, lorsqu’un avion de la société américaine Flying Tiger Line, affrété par l’armée américaine, a disparu entre l’archipel de Guam et les Philippines avec 107 personnes à bord. Son sort reste inconnu.

Quels enseignements l’aviation pourra-t-elle tirer du vol MH370?

A moins que les boîtes noires ou l’épave ne soient retrouvées, l’industrie aéronautique va être incapable de déterminer ce qui a pu mal fonctionner et donc envisager des mesures appropriées. Ces faits ont cependant favorisé la mise en oeuvre de mesures supplémentaires pour réduire les risques de disparition d’un avion.

L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a ainsi demandé aux compagnies aériennes de mettre en place d’ici à novembre 2018 des systèmes permettant de localiser leurs appareils au moins toutes les 15 minutes.

Des compagnies comme Malaysia Airlines appliquent déjà cette mesure.

L’OACI a par ailleurs interdit le transport en soute de batteries au lithium en raison des risques d’incendies dues à la surchauffe. L’avion de Malaysia Airlines transportait un colis contenant de telles batteries.

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