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Violetta, la telenovela sauce Disney qui fait fureur

Le Vif

L’Argentine Violetta est la nouvelle héroïne des fillettes et adolescentes : la série télévisée de Disney Channel séduit du Brésil à la Turquie, d’Afrique du Sud en France, et génère un juteux négoce, des concerts aux produits dérivés.

Martina Stoessel, actrice-chanteuse de 16 ans, campe le personnage de Violetta, jeune fille timide et douée pour la chanson. Elle vit à Buenos Aires vivant avec son père depuis la mort de sa mère. « J’adore Violetta, je la trouve belle et elle chante bien », confie Samira Gomez, une Argentine de dix ans qui rêve de la voir en concert. Les épisodes de cette telenovela à gros budget sont en effet ponctués de chansons en espagnol, chorégraphies, de mélodrames d’adolescents et de tentatives du père d’éloigner les prétendants, sur un fond de secrets de famille bien gardés. Outre la série télévisée, le phénomène mondialisé Violetta se décline en concerts, sacs, vêtements, eau de toilette, et compte des millions d’abonnés sur le réseau social Facebook.

En France, les 22.000 places des huit concerts parisiens ont été vendues en quelques heures. Violetta a aussi fait un malheur en Espagne : 150.000 personnes ont assisté fin 2013 aux 22 concerts. Le phénomène touche également l’Italie, où 32 concerts sont programmés cet hiver. Pendant l’hiver austral (de juin à septembre) 2013 en Argentine, 250.000 billets ont été vendus pour le spectacle, dans un seul théâtre de Buenos Aires. Une fois la tournée européenne terminée, le tournage de la troisième saison doit débuter en avril.

« Moi, j’aime seulement ses chansons », affirme Cloé Barrios, neuf ans, une amie de Samira, qui porte un T-shirt à l’effigie de Violetta, dont elle collectionne les disques, sans pour autant suivre la telenovela. Comme elles, des millions de fillettes chantent, dansent et rêvent avec Violetta, et attendent avec impatience le prochain épisode de la série et inondent les forums de discussions. Les inconditionnelles ne manquent pas un épisode et écoutent en boucle les chansons de la série. Sur les réseaux sociaux, des forums de discussion ont fleuri.

Un produit marketing

« En suivant l’exemple des telenovelas latino-américaines, nous avons réinventé un format pour créer Violetta, telenovela Disney pour le XXIe siècle », avance Cristiana Nobili, directrice de production chez Disney, qui attribue le succès à la réponse du public sur le net, sur les sites web et les réseaux sociaux. Lors du premier trimestre 2013, la série a été vue en Europe par 20 millions de téléspectateurs. En France, en Espagne et en Italie, Violetta a dépassé Lady Gaga au nombre de recherches sur YouTube, selon Disney.

« Le projet Violetta a été conçu au début pour l’Amérique latine et l’Europe. C’est la première telenovela +teen+ co-produite par Disney Channel Amérique latine y EMEA (Disney Channel Europe, Moyen-Orient et Afrique) dont les acteurs viennent d’autant de pays : Argentine, Mexique, Brésil, Espagne et Italie », explique à l’AFP Cecilia Mendonça, vice-présidente de Disney Channel Amérique latine.

Tournée en Espagnol, la série a été doublée en français, italien, russe, portugais et anglais. Pour Cecilia Mendonça, le succès des aventures de Violetta, vient du fait que c’est « une histoire universelle, avec une musique au son original et international, un regard optimiste sur la vie ». « Dès le départ, ajoute-t-elle, la série a été pensée comme une expérience à 360 degrés, qui présente une grande variété de propositions de divertissement sur différentes plate-formes : spectacles, disques, produits dérivés, applications mobile et digitales, qui se complètent et sont connectées entre elles ». « Tous les produits du catalogue se vendent de manière fabuleuse, que ce soit les concerts, les centaines de milliers de disques et les produits de consommation », se réjouit la vice-présidente de Disney Channel en Amérique latine. En Argentine, la revue Violetta tire à 120.000 exemplaires et 80.000 exemplaires du livre Journal de voyage de Violetta ont été mis en vente lors de sa sortie.

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Une teen-novela argentine Violetta, c’est l’histoire de la jeune Violetta Castilla. Sa mère, une chanteuse célèbre, est morte, son père, un papa poule, ne la quitte pas des yeux. Violetta s’inscrit en cachette au Studio 21, à Buenos Aires, pour suivre des cours de chant et de danse. Des centains de milliers de petites adeptes regardent, après les devoirs et durant 45 mn, les aventures de Violetta, de ses amoureux, de sa rivale. Trois saisons (240 épisodes) ont déjà été tournés à Buenos-Aires. En gros, Violetta, c’est un soupçon de Fame, deux traits de la série High School musical et beaucoup d’HannahMontana

Pourquoi ça marche? C’est amour, amitié, gloire et secret. L’histoire mêle l’envie de la transgression, le désir de liberté, des sorties en bande, sous fond d’ histoires de coeur de Violetta. Le suspense est étourdissant quand on est une fillette de 7/10 ans. Les autres (grands frères, fans de séries télé), mitraillent Violetta, estampillée « niaise » et « bébé ». Et « surjouée » – là on peut pas dire le contraire. Les forums restent divisés sur le couple Violetta/Tomas et Violetta/Leon. Des questions se posent: Ludmila deviendra-t-elle gentille? Leon va-t-il être amoureux d’autres filles? Bref, Violetta, la jeune fille timide et réservée, reste pour les moins de dix ans une grande soeur fleur bleue et une superstar. Elles lui parlent dans leurs journaux intimes. D’ailleurs, le merchandising propose carnets, coussins, tee-shirts, coques d’iphone, trousses, sacs à dos, mugs. On peut même lire Violetta dans la Bibliothèque rose.

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