La gare de Cologne © Capture d'écran googlemap

Violences à Cologne: 31 suspects, dont 18 demandeurs d’asile

Le Vif

La police effectue des vérifications sur 31 « suspects » au total, dont 18 demandeurs d’asile, pour des violences et vols survenus le soir du Nouvel An à Cologne, a annoncé vendredi un porte-parole du ministère fédéral de l’Intérieur.

Selon un porte-parole du ministère de l’Intérieur, la police fédérale effectue des vérifications sur 31 « suspects » au total, dont 18 demandeurs d’asile, pour des violences et vols survenus le soir de la Saint-Sylvestre dans la ville rhénane (ouest).

Ce groupe de personnes comprend notamment 9 Algériens, 8 Marocains, 4 Syriens, 5 Iraniens, un Irakien et un Serbe, a-t-il détaillé. Mais une certaine confusion règne sur l’état exact de l’enquête: du côté fédéral, le ministère ne fait pas état de suspect concernant les agressions sexuelles proprement dites, ni ne mentionne d’interpellation. De son côté, la police de Cologne a fait état de plus de 120 plaintes dont les trois quarts pour des faits de violences sexuelles, et évoqué 16 suspects.

Mais faute de communication coordonnée, et en raison à Cologne d’une communication très restrictive et de ce fait controversée des forces de l’ordre, impossible de savoir si certains de ces chiffres se recoupent ou s’ajoutent.

La police locale a indiqué pour sa part vendredi que deux voleurs à la tire de 16 et 23 ans, originaires de Tunisie et du Maroc, présents le soir des incidents, avaient été interpellés en possession de téléphones portables contenant des vidéos d’agressions sexuelles. Le débat national se focalise sur la présence de réfugiés parmi les auteurs des troubles alors que le pays a accueilli en 2015 un nombre record de 1,1 million de demandeurs d’asile et que cet afflux massif suscite l’inquiétude grandissante d’une partie de l’opinion.

« Il faut réduire sensiblement le nombre, nous ne pourrons pas accueillir chaque année un million de réfugiés », a estimé vendredi le chef de file des députés du parti social-démocrate, Thomas Oppermann. Comme l’avaient fait plusieurs responsables dès mardi lors de la découverte des incidents du Nouvel An, l’un des porte-parole de la chancelière, George Streiter, a appelé vendredi à éviter les amalgammes. « Il ne s’agit pas en premier lieu (d’un problème) de réfugiés, mais (d’un problème) de criminalité », a-t-il affirmé, rappelant que les populations arrivées dans le pays ont souffert et y sont venues chercher protection.

Mais dans le même temps, les responsables politiques conservateurs comme sociaux-démocrates, au pouvoir ensemble à Berlin, cherchent à envoyer un message de fermeté concernant les règles de vie commune en Allemagne, notamment à l’égard de ceux qui enfreignent la loi allemande. Concernant ces derniers, le débat sur des procédures d’expulsion plus rapides et plus efficaces prend de l’ampleur. « Nous avons besoin de plus de policiers, d’une justice mieux outillée et de lois plus dures pour pouvoir, entre autres, expulser les étrangers criminels », a ainsi déclaré vendredi Volker Kauder, chef du groupe parlementaire de la CDU au magazine Der Spiegel.

Angela Merkel s’était elle-même la veille dite prête à examiner « si tout ce qui est nécessaire a été fait en matière de modalités d’expulsion pour envoyer un signal clair à tous ceux qui ne veulent pas respecter nos règles de droit ».

« Les citoyens attendent que ceux qui n’ont pas le droit de rester quittent le pays », a insisté M. Kauder alors que son parti se réunit ce week-end à Mayence (sud-ouest) et prévoit d’adopter des motions prévoyant un durcissement judiciaire.

Le SPD, d’abord plus réservé sur le durcissement des règles d’expulsion, semblait lui aussi vendredi aller dans ce sens. « Nous devons examiner toutes les possibilités du droit international pour pouvoir renvoyer les demandeurs d’asile criminels dans le pays, a déclaré son président Sigmar Gabriel au quotidien Bild.

La loi allemande impose à l’heure actuelle une condamnation d’au moins trois ans de prison pour permettre l’expulsion d’un demandeur d’asile pendant l’examen de son dossier, à la condition supplémentaire que sa vie ou sa santé ne soient pas menacées dans son pays d’origine.

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