Vers une société transgenre ?

Amsterdam, toujours à la pointe, se met à l’heure transgenre. Selon Le Monde, la ville ne dira plus « Madame » ou « Monsieur » mais plutôt « chers habitants » à ses administré(e)s. Homosexuel devient « personne rose » et fille ou garçon deviennent « fille à la naissance » et « garçon à la naissance ».

La capitale du pays « le plus tolérant du monde » s’adapte ainsi à la présence de plus de 50.000 transgenres et transsexuels dans la ville.

De Californie, état le plus à la pointe du progrès des Etats-Unis, sont venues les premières demandes de toilettes transgenres, ni homme, ni-femme. New-York les expérimente dans son université où Guy Sorman, économiste libéral français qui y enseigne, s’est retrouvé devant une porte unique pour les « trois » sexes, surmontés, dit-il, de « hiéroglyphes LGBT (Lesbian Gay Bisexuel Transexuel) ». La Caroline du Sud, plus conservatrice, s’y refuse pourtant.

Les étudiants transgenres qui s’inscrivent à l’ULB en cette année académique 2017-2018 pourront choisir le prénom à indiquer sur la carte d’étudiant. « C’est une progrès réel visant à davantage de considérations pour l’expérience quotidienne des transgenres et intersexes », indique le vice-recteur de l’ULB, Laurent Licata. Tandis que nos universités lancent carrément un master en études du transgenrisme.

Les permis de conduire transgenres (sans précision du sexe) s’installent dans certains pays développés de même que l’option de ne pas choisir son sexe est une possibilité grandissante dans les enquêtes d’opinion ou les enquêtes publiques. Les cartes d’identité et les passeports ne manqueront pas de suivre le mouvement.

En toile de fond, partout, on tente de nous convaincre que femmes et hommes sont rigoureusement identiques.

Un cadre de Google, James Damore, a été licencié pour avoir osé avancer que le recrutement insuffisant de femmes aux postes d’informaticiens pourrait avoir une origine physiologique. Le memo de Damore à Google laissait entendre que les femmes sont par nature moins propices pour les métiers technologiques et en particulier le codage, métiers pour lesquels Google recherche des cadres en permanence tout en visant une politique RH non-discriminatoire.

Suite à l’éviction de Damore de Google, l’Heterodox Academy a fait récemment un intéressant tour d’horizon des méta-analyses sur les différences hommes-femmes.

La conclusion (sur base de données évidemment non-exhaustives, ce sujet ayant produit un nombre invraisemblable d’essais et d’articles scientifiques) est qu’en termes de capacité technique, les différences hommes-femmes sont faibles (tout au plus les hommes performent mieux dans la vision spatio-temporelle ce qui est un avantage pour les métiers d’ingénieurs mais pas forcément pour le codage). La bosse des maths ne serait donc pas l’apanage des mâles. Par contre, les différences sont très importantes en termes d’intérêt pour l’informatique ou les sciences, les femmes préférant les « gens » aux « choses » (à l’inverse des hommes) et donc, ajouterions-nous, la psychologie plutôt que la physique quantique.

Cette différence d’intérêt peut expliquer que les écoles d’informatique comptent presque exclusivement des jeunes hommes. L’Heterodox Academy en conclut que Google aurait mieux fait d’écouter son cadre par rapport à sa politique de recrutement égalitariste en terme de genre. Après tout, n’est-il pas indispensable de connaître les différences homme-femme pour recruter équitablement ?

Au-delà des capacités et intérêts qu’ont genres masculin et féminin, la question est de savoir si nous devons poursuivre notre politique de « lissage » entre les sexes étant entendu que dans les métiers « intellectuels » (qui ne réclament aucune force physique), la différence entre les sexes tend à s’estomper.

Aujourd’hui, on a l’impression de plus en plus que l’égalité des droits entre hommes et femmes dans la différence – combat parfaitement légitime d’un féminisme réaliste – fait place à des demandes de plus en plus pressantes de créer une société sans genre. Avec la complicité tacite de la pensée mainstream dans le cadre d’un politiquement correct généralisé, les lobbies transgenres avancent leurs pions. Sous le prétexte du droit à la différence (la leur), ils tendent à nier la dichotomie résiduaire entre masculin et féminin.

Déjà en 1986, dans « L’Un est l’Autre », Elisabeth Badinter laissait entendre qu’hommes et femmes étaient du même bois sans pour autant aucunement déclarer la guerre aux hommes. C’était l’époque où on envisageait le plus placidement du monde l’arrivée d’hommes « enceints ».

Nonobstant quelques différences anatomiques, le retour surprenant de la barbe chez de plus en plus d’hommes est peut-être le premier signe inconscient d’une résistance au mouvement unisexe par l’affirmation de caractères sexuels secondaires qui ne prêtent que rarement contestation. Encore que l’ « inter-sexe » Conchita Wurtz, ancien vainqueur de l’Eurovision, porte la barbe avec fierté. Autre indice : la fréquentation assidue des salles de musculation par les jeunes hommes…qui s’obstinent pourtant à s’épiler y compris parfois les aisselles.

Les genres masculin/féminin demeureront-ils un des piliers de l’humanité, une richesse à préserver comme toutes les différences ? Rien n’est moins sûr. Des personnes bien intentionnées rêvent une nouvelle fois de l’homme nouveau : un transhumain cybernétique, sans genre, aculturé et sans patrie.

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