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Vers une révolution du jasmin égyptienne ?

Au Caire, ce sont quelque 20.000 à 30.000 policiers qui ont été déployés pour faire face aux manifestants descendus clamer leur besoin de réformes sociales et politiques.

Le moins que l’on puisse dire est que la Révolution du Jasmin en a inspiré plus d’un, pour preuve, on ne compte plus le nombre de manifestations qui ont eu lieu depuis ce fameux jour où le peuple tunisien a fait fuir son président.

Aujourd’hui, c’est en Egypte que des manifestations lançant des slogans hostiles au pouvoir ont commencé en début d’après-midi et ce à l’initiative de mouvements d’opposition s’inspirant de la révolte tunisienne, face à un déploiement policier que l’on peut qualifier de massif.

Selon un journaliste de l’AFP, ce sont des centaines de manifestants qui se sont rassemblés aux abords de la Cour suprême, dans le centre du Caire. Ces derniers auraient même réussi à forcer un barrage de police et se seraient répandus aux alentours en scandant « la Tunisie est la solution », « à bas Moubarak ». Avides de réformes politiques et sociales, les manifestants réclament également le départ du président Moubarak, âgé de 82 ans et au pouvoir depuis 29 ans.

Les autorités n’ont pas lésiné sur les moyens ; quelque 20.000 à 30.000 policiers ont été mobilisés dans le centre-ville, et le quartier du ministère de l’Intérieur a été bouclé.

Les manifestants ayant prévu de se rassembler en plusieurs endroits, les effectifs des forces de l’ordre ont dès lors été renforcés à plusieurs grands carrefours de la mégalopole égyptienne.

« Après Ben Ali, à qui le tour? « 

Des manifestations ont également eu lieu à Ismaïliya sur le Canal de Suez, où les manifestants scandaient « Après Ben Ali, à qui le tour? « , et dans le nord de la péninsule du Sinaï.

Alors que le ministre de l’Intérieur, Habib al-Adli, déclarait au journal gouvernemental al-Ahram que les organisateurs des manifestations étaient « inconscients » et assurait que leurs appels n’auraient « pas d’impact », on sait à l’heure actuelle que ce sont près de 15.000 personnes qui manifestaient face à une police égyptienne quelque peu dépassée par les événements. Entre canons à eau et gaz lacrymogènes, les manifestants ont certes un peu reculé mais en aucun cas ne se sont dispersés.

Ces manifestations à l’appel de mouvements pro-démocratie, très actifs notamment via les réseaux sociaux sur internet, réunissaient de très nombreux jeunes. Le but était de faire de ce mardi 25 janvier 2011, une « journée de révolte contre la torture, la pauvreté, la corruption et le chômage ».

Le moins que l’on puisse dire est que cette « journée de révolte » a notamment reçu le soutien de l’opposant Mohamed ElBaradei, ancien responsable de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) mais également l’appui d’autres formations politiques, qui n’ont toutefois pas lancé d’appels formels à descendre dans la rue.

Avec plus de 80 millions d’habitants, l’Egypte est le pays le plus peuplé du monde arabe, et plus de 40% de sa population vit en dessous d’un seuil de pauvreté de deux dollars par jour et par personne.

L’on comprend dès lors le besoin de ses habitants de scander haut et fort leurs besoins de réformes. Face à un pouvoir qui a de son côté multiplié ces derniers jours les déclarations assurant que l’Egypte ne présentait pas de risque de contagion à la tunisienne.

LeVif.be avec L’Express.fr et Belga

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