Nicolas Maduro © REUTERS

Venezuela: Vives condamnations dans le monde après l’élection de la Constituante

Le Vif

Des Etats-Unis à l’Union européenne, de nombreux gouvernements dans le monde ont fermement condamné lundi l’élection dans la violence d’une Assemblée constituante au Venezuela, certains annonçant qu’ils refuseraient de reconnaître les futures décisions de cette institution.

« Nous continuerons à prendre des mesures fortes et rapides contre les architectes de l’autoritarisme au Venezuela, y compris contre ceux qui font partie de l’Assemblée constituante en vertu de cette élection irrégulière », a affirmé dans un communiqué la porte-parole du Département d’Etat américain Heather Nauert.

Une dizaine de pays ont annoncé leur refus de reconnaître la Constituante, notamment l’Espagne, où vit une importante communauté d’exilés vénézuéliens.

La Constituante « ne représente pas la volonté de la majorité des Vénézuéliens » et « n’est pas la solution aux graves problèmes d’affrontements politiques et de crise humanitaire qui frappent le pays », déclare le ministère espagnol des Affaires étrangères dans un communiqué.

C’est pourquoi Madrid « ne pourra pas reconnaître ni accorder de validité aux actes juridiques émanant de cette Assemblée constituante ».

Plusieurs pays sud-américains, du Mexique à l’Argentine en passant par le Panama, le Costa Rica, le Paraguay et la Colombie, ont également condamné les violences pendant l’élection. Le Pérou a invité les ministres des Affaires étrangères d’Amérique latine à une réunion sur le Venezuela le 8 août à Lima.

La Commission européenne, pour sa part, a exprimé « de sérieux doutes quant à savoir si le résultat de l’élection (de la Constituante) peut être reconnu », a souligné une porte-parole de l’exécutif européen.

« Une Assemblée constituante, élue dans des circonstances douteuses et souvent violentes, ne saurait faire partie de la solution », a poursuivi Mina Andreeva lors d’un point presse à Bruxelles, en s’inquiétant du « sort de la démocratie » au Venezuela.

Le président du Parlement européen Antonio Tajani a quant à lui affirmé dans un communiqué que l’institution « ne reconnaîtra pas cette élection » de la Constituante, en fustigeant la nature « antidémocratique » du gouvernement de Caracas.

La France a exigé du gouvernement vénézuélien « qu’il garantisse ses engagements internationaux en matière de respect des libertés publiques ».

Paris « demande aux autorités vénézuéliennes de consentir, dans un esprit de réconciliation nationale, aux compromis nécessaires au dénouement de la crise, dont le prolongement ne peut qu’accroître le désarroi du peuple vénézuélien et déstabiliser toute la région », a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Le scrutin de dimanche, boycotté par l’opposition, a été marqué par des violences qui ont fait dix morts. La Constituante de 545 membres, qui doit diriger le pays pour une durée indéterminée, doit s’installer mercredi au siège du Parlement dominé depuis 2016 par l’opposition.

AFP

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