Dans les rues de Caracas © AFP/Federico Parra

Venezuela: une marche en hommage aux 125 morts lors des manifestations

Le Vif

Environ 500 opposants ont marché mercredi dans Caracas en hommage aux 125 personnes décédées depuis avril lors des manifestations contre le régime du président Nicolas Maduro, et afin d’exiger la libération des « prisonniers politiques ».

« Nous résistons pacifiquement au nom des personnes décédées et nous rejetons tout autant la répression que l’injustice dont sont victimes les prisonniers politiques. Nous devons redescendre dans les rues », a déclaré à l’AFP une manifestante Maria Ojeda, tout en brandissant un panneau sur lequel était écrit « Non à la pénalisation de la contestation ».

Les manifestants se sont réunis dans le quartier aisé de Los Palos Grandes avant de marcher jusqu’à la place Bolivar de Chacao, située à l’est de Caracas. Les opposants portaient également des pancartes disant « Non aux détentions arbitraires » et rappelant le nom des personnes emprisonnées suivi des mots « Justice et liberté ».

Parmi les manifestants, Adolfo Baduel, fils du général à la retraite Raul Isaias Baduel emprisonné depuis 2009. Il affirme n’avoir aucune nouvelle de son père depuis 22 jours. M. Baduel a été le ministre de la Défense de Hugo Chavez, président de 1999 à 2013, avant de devenir un opposant.

Le député Juan Andres Mejia, qui a également participé à cette manifestation, a reconnu le faible taux de mobilisation de cette marche. Il s’est cependant montré confiant pour les prochaines. « Depuis que l’Assemblée constituante a été installée (le 4 août), le pays a peur et maintenant la Constituante persécute et menace, c’est pourquoi nous ne pouvons pas arrêter de manifester pacifiquement », a-t-il expliqué.

Au cours des manifestations qui ont secoué le pays depuis début avril pour réclamer le départ de M. Maduro, plus de 5.000 personnes ont été arrêtées, selon l’ONG Forum pénal. Ce vaste mouvement de protestation s’est tari avec l’installation de l’Assemblée constituante, considérée comme illégitime par l’opposition.

Maduro accuse de corruption l’épouse d’un opposant

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a accusé mercredi de corruption l’épouse de l’opposant Leopoldo Lopez après la découverte dans sa voiture d’une grosse somme d’argent destinée selon elle à payer des soins médicaux.

Le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, a annoncé mardi que des policiers avaient trouvé 200 millions de bolivars (61.000 dollars au cours officiel) dans un véhicule appartenant à Lilian Tintori, l’épouse de Leopoldo Lopez.

Le procureur, selon qui la voiture était conduite par un proche de l’opposant, a annoncé l’ouverture d’une enquête.

Mme Tintori a déclaré que l’argent appartenait à sa famille et était destiné à payer les frais médicaux de sa grand-mère qui est âgée de 100 ans et hospitalisée depuis plusieurs jours. Elle a publié sur Twitter une photo de sa grand-mère couchée dans un lit d’hôpital.

« Un argent qu’ils avaient pour la grand-mère, ah, quelle manipulation, quelle corruption, quel scandale! », s’est écrié mercredi M. Maduro lors d’une intervention publique diffusée à la télévision vénézuélienne.

L’épouse de M. Lopez a déclaré sur Twitter que le fait d’avoir cet argent liquide dans le véhicule n’était pas illégal et qu’elle n’avait « rien à cacher ».

Leopoldo Lopez est l’un des opposants les plus déterminés au président Maduro. Il a été condamné à près de 14 ans de prison après avoir été déclaré coupable d’avoir incité à la violence en 2014 au cours d’une vague de manifestations de l’opposition, lors de laquelle 43 personnes avaient été tuées.

Après avoir passé trois ans et cinq mois dans la prison militaire de Ramos Verde, dans la périphérie de Caracas, Leopoldo Lopez a été placé le 8 juillet en résidence surveillée à son domicile dans la capitale vénézuélienne.

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