Nicolas Maduro © REUTERS

Venezuela : Nicolas Maduro refuse l’ingérence américaine

Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, organise une grande marche dans la capitale de Caracas pour contrer les agissements de l’Organisation des Etats américains qu’il accuse d’ingérence dans les affaires de son pays.

Les temps sont durs pour le Venezuela. Le pays fait souvent la Une des journaux, tant par son instabilité politique et économique, que par son taux de criminalité. Le dernier vacillement en date, c’est le secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA), Luis Almagro qui l’a provoqué. Il a réclamé mardi dernier une réunion urgente des Etats membres de l’organisation début juin pour parler de la « crise institutionnelle » au Venezuela. Pour rappel, cette organisation regroupe tous les gouvernements des Etats du continent américain, du Canada à la Terre de Feu.

Dans une lettre adressée aux Etats membres, ce dernier a invoqué la charte démocratique de l’OEA, instrument utilisé en cas « d’altération de l’ordre constitutionnel » dans l’un de ces Etats, ce qu’il juge être le cas pour le pays de Nicolas Maduro. Le secrétaire général appuie l’appel urgent de cette réunion en évoquant la grave crise économique, sociale, politique et institutionnelle que le pays serait, selon lui, en train de vivre. Ce n’est pas la première fois qu’il critique le pays, il avait déjà accusé le président Maduro de devenir un dictateur.

Une réaction rapide

Cette demande n’a pas manqué de faire réagir assez rapidement le président du Venezuela. Il a immédiatement répondu à cette attaque en convoquant « une grande marche anti-impérialiste et anti-almagriste » de la jeunesse socialiste contre l’OEA. « Prétendre intervenir dans les affaires du Venezuela est un crime. J’appelle à la mobilisation contre l’interventionnisme », a lancé le président mardi soir dans son émission radio-télévisée hebdomadaire. Ces différends envers l’OEA ne sont pas récents, il avait déjà attaqué les dirigeants de l’organisation devant ses partisans. « Mettez-vous votre charte démocratique où vous pouvez. On doit respecter le Venezuela et on ne lui appliquera aucune charte », avait-il dit.

L’opposition vénézuélienne, dominante au Parlement depuis les dernières élections législatives, s’est, quant à elle, félicitée de l’appel de Monsieur Almagro. Une coalition de l’opposition a réuni début mai 1,85 million de signatures pour réclamer un référendum révocatoire contre M. Maduro. Mais le camp présidentiel a affirmé que cette pétition était entachée de fraudes. La demande de référendum révocatoire de l’opposition a reçu mardi le soutien de quatre pays d’Amérique latine: le Chili, l’Argentine, la Colombie et l’Uruguay. Rappelons que le référendum révocatoire avait été introduit dans la constitution par Hugo Chavez, dont Nicolas Maduro reprend l’héritage. Cette nouvelle constitution, contre laquelle l’opposition s’était pourtant opposée à l’époque, demande aujourd’hui de l’invoquer.

Par Ornella Diaz Suarez (avec Belga)

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