© Getty Images/iStockphoto

Venezuela: arrestations de trois journalistes

Le Vif

Trois journalistes, un Italien, un Suisse et un Vénézuélien, ont été arrêtés alors qu’ils s’apprêtaient à réaliser un reportage dans une prison au Venezuela, ont dénoncé samedi des organisations de journalistes et de défense des droits de l’homme.

Il s’agit de Roberto Di Matteo (Italie), Filippo Rossi (Suisse) et Jesus Medina (Venezuela), un photoreporter travaillant pour le site DolarToday, opposé au gouvernement.

Roberto Di Matteo, vidéaste, travaille pour le site du quotidien milanais Il Giornale auquel collabore régulièrement le journaliste indépendant Filippo Rossi, a expliqué le site ilgiornale.it.

Filippo Rossi, 27 ans, initialement présenté comme Italien, est de nationalité suisse, selon des médias suisses. Il collabore également au Corriere del Ticino (Courrier du Tessin).

Un porte-parole du ministère suisse des Affaires étrangères a confirmé l’arrestation d’un ressortissant suisse, ajoutant que l’ambassade à Caracas « est en relation avec les autorités compétentes et assiste ce compatriote dans le cadre de la protection consulaire ».

De son côté, le ministère italien des Affaires étrangères a fait savoir que son ambassade à Caracas « suit depuis le premier moment le cas de l’arrestation du citoyen italien Roberto Di Matteo, en contact étroit avec les autorités locales ».

Les trois journalistes ont été arrêtés vendredi après être entrés dans la prison de Tocoron dans l’Etat d’Aragua (nord), selon l’ONG Foro Penal.

« Ils se trouvaient dans la prison de Tocoron (…) pour une enquête journalistique quand ils ont été arrêtés », a expliqué le Syndicat national des travailleurs de la presse (SNTP).

Une photo des trois journalistes de dos, apparemment menottés et encadrés par deux militaires, a été diffusée par le syndicat. Leurs téléphones portables et de petites caméras ont été confisqués.

Le syndicat a assuré à l’AFP avoir constaté que les journalistes étaient en bonne santé samedi soir. « Ils vont bien, ils ne portent aucune trace de mauvais traitement », selon le SNTP.

« Ils avaient une invitation pour entrer à Tocoron. Ils s’étaient enregistrés pour y pénétrer lorsqu’on leur a interdit l’accès puis ils ont été arrêtés. Il semble qu’il y ait eu un contre-ordre pour empêcher leur entrée », selon le syndicat.

Les trois journalistes sont « détenus depuis vendredi dans un poste de la Garde Nationale », a indiqué le directeur de Foro Penal, Alfredo Romero, précisant que des avocats de l’ONG étaient partis les assister.

Selon le SNTP, les journalistes ont été interpellés par des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire, puis mis à disposition du parquet.

Des ONG dénoncent régulièrement l’état de surpeuplement et la malnutrition dans les centres de détention vénézuéliens.

L’ONG de défense des droits des détenus Una Ventana a La Libertad avait estimé fin 2016 la population carcérale à 88.000 détenus pour une capacité officielle de 35.000 places.

Le gouvernement assure que son plan lancé en juillet 2011 pour décongestionner les prisons a concerné 90% des 50 prisons du pays.

Le gouvernement de Nicolas Maduro, qui se dit victime d’une campagne de dénigrement des médias nationaux et étrangers assure avoir appliqué avec succès des mesures pour pacifier les prisons et les mettre au niveau des standards internationaux.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire