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Vatileaks : Gabriele se dit « innocent » du vol, coupable vis-à-vis du pape

L’ex-majordome du pape, poursuivi pour « vol aggravé », s’est déclaré mercredi « innocent » de ce délit, mais « coupable » vis-à-vis de Benoît XVI, au cours de la deuxième audience du retentissant procès Vatileaks, ont constaté les journalistes.

« Pour ce qui concerne le vol aggravé, je me déclare innocent. Je me sens coupable d’avoir trahi la confiance qu’avait placée en moi le Saint-Père que j’aime comme si j’étais son fils », a déclaré devant ses juges Paolo Gabriele.

Ce dernier a également affirmé avoir agi seul, « sans complice », mais reconnu avoir de nombreux « contacts » au Vatican, où il sentait un « mécontentement vaste et diffus ».

« Depuis 1997, tous me connaissaient au Vatican, me faisaient confiance », a-t-il ajouté. Interrogé sur le nombre de personnes avec lesquelles il s’entretenait, Gabriele a répondu « un nombre énorme », mentionnant parmi ses contacts des cardinaux.

« Je ne suis pas le seul au cours des années à avoir fourni des informations confidentielles à la presse », a-t-il aussi ajouté.

Paolo Gabriele, 43 ans, est accusé de s’être emparé de centaines de documents confidentiels du pape pour les transmettre au journaliste Gianluigi Nuzzi. Ce dernier les a ensuite publiés dans un livre, « Sua santità » (« Sa Sainteté »), qui révèle intrigues et violentes animosités, en particulier à l’encontre du numéro deux du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone.

La somme des documents saisis dans les appartements du majordome – au Vatican et à Castel Gandolfo – remplit pas moins de 82 cartons.

Au cours de l’audience, consacrée à son audition, ainsi qu’à celle de plusieurs témoins, dont le secrétaire particulier du pape, Gabriele a précisé qu’il n’avait pas reçu d’argent en échange des documents. « C’était une condition essentielle », a-t-il insisté.

Par ailleurs, l’ex-majordome s’est plaint de ses conditions de détention, après son arrestation le 23 mai, et notamment de « pressions psychologiques » pendant sa détention. Il a affirmé avoir été emprisonné pendant quinze jours dans une cellule où il ne pouvait même pas étendre les bras et où la lumière était allumée 24 heures sur 24.

Le Vatican a décidé l’ouverture d’une enquête. Mais aussitôt après l’audience, son porte-parole, le père Lombardi, a précisé que le Saint-Siège respectait les conventions internationales auxquelles il adhère en matière de conditions de détention.

Le Vif.be, avec Belga

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