Yanis Varoufakis, nouveau Ministre grec des Finances © REUTERS

Varoufakis appelle à « mettre fin aux accusations réciproques, et aux doigts moralisateurs »

Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, au coeur d’une polémique cette semaine pour une vieille vidéo dans laquelle il semblait faire un doigt d’honneur à l’Allemagne, a appelé vendredi sur son blog à ce que Berlin et Athènes cessent leurs accusations réciproques.

Sous le titre « Grecs et Allemands, réimaginer notre avenir commun », M. Varoufakis estime qu’il faut « mettre fin au jeu toxique des accusations réciproques, et aux doigts moralisateurs qui ne bénéficient qu’aux ennemis de l’Europe ».

Selon lui, via une application « immédiate » de l’accord de l’Eurogroupe du 20 février, il faut « se concentrer sur notre intérêt commun, sur la manière de faire croître et se réformer la Grèce rapidement, de sorte que l’Etat puisse mieux rembourser des dettes qui n’auraient jamais dû être souscrites, tout en veillant sur ses citoyens comme tout Etat européen moderne doit le faire ».

Pour l’avenir, M. Varoufakis espère que « les Allemands et les Grecs, avec tous les Européens », pourront « réimaginer notre union monétaire comme un royaume de prospérité partagée ».

Ces déclarations pacifistes permettent à M. Varoufakis de revenir sur la polémique du doigt d’honneur qu’on le voit faire sur une vidéo prise au cours qu’une conférence à Zagreb en 2013, lorsqu’il était simple économiste de gauche.

M. Varoufakis, auquel une chaîne de télévision allemande a présenté la vidéo dimanche, avait parlé de « trucage ». Des satiristes allemands ont reconnu un tel trucage jeudi, mais il n’est plus exclu qu’ils l’aient reconnu par dérision.

Le ministre évite d’entrer dans les détails. « Toute personne sensée voit bien comment une certaine vidéo est devenue une partie de quelque chose qui va bien au-delà d’un geste », écrit-il, considérant que cette polémique « reflète la manière dont la crise bancaire de 2008 a commencé à porter atteinte à une union monétaire européenne mal conçue, en dressant l’une contre l’autre de fières nations ».

Il rappelle qu’il était contre les prêts massifs internationaux à son pays au moment où la crise de la dette a éclaté, « qui représentaient un transfert cynique des pertes des banques privées vers les faibles épaules des citoyens grecs les plus faibles ».

Majeur levé ou pas, on l’entend déclarer sur la fameuse vidéo de 2013, en termes moins choisis, qu’au lieu d’accepter ces prêts, la Grèce aurait « dû annoncer en janvier 2010 qu’elle faisait défaut, et faire un doigt d’honneur à l’Allemagne en disant : ‘vous n’avez qu’à régler le problème vous-mêmes' ».

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