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Valls s’en prend à la politique économique européenne

Le Vif

Le Premier ministre français Manuel Valls s’est livré vendredi à une charge anti-Bruxelles en critiquant l’efficacité des politiques économiques en zone euro face à l’atonie de la croissance et de l’inflation, et a préparé les Français à une rentrée « difficile ».

Le chef du gouvernement de gauche tirait devant la presse les conclusions d’un séminaire de « préparation de la rentrée », ultimes travaux du gouvernement avant une pause estivale d’une quinzaine de jours. Estimant que « les politiques économiques en zone euro n’étaient pas efficaces » face à une croissance et une inflation plus basses que prévu, Manuel Valls a aussi mis en garde contre un risque « réel » de déflation.

Et si une « certaine prise de conscience » semble selon lui se dessiner face aux attentes des peuples, notamment sur l’emploi, elle « se traduit malheureusement par une terrible lenteur dans les faits », une « absence de politique de change » et une Banque centrale européenne (BCE) « impuissante » face au risque de déflation.

Cette charge de M. Valls intervient au moment où la nouvelle Commission européenne est en voie de constitution, avec encore des incertitudes sur le poste qui sera réservé à l’envoyé de la France à Bruxelles, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici.

Depuis plusieurs mois, Paris qui aura, selon tous les économistes et selon la Commission elle-même, toutes les peines du monde à ramener comme promis l’an prochain le déficit public à 3% du Produit intérieur brut, n’avait pas émis de critiques franches sur la politique européenne.

Mais le gouvernement français, confronté à une croissance qui patine plus que prévu, semble déterminé à repartir à l’assaut, en particulier en ce qui concerne la BCE, dont il avait pourtant salué en juin les initiatives pour tenter de ranimer les prix et l’activité économique.
« Il faut sans aucun doute aller plus loin », a dit M. Valls.
La France espère pouvoir compter sur le soutien de l’Italie, qui vient de prendre pour six mois la présidence tournante de l’Union européenne.

Le Premier ministre s’est aussi fendu d’un message à l’Allemagne, gardienne de l’orthodoxie budgétaire, soulignant que la France n’irait pas au-delà de « l’effort colossal » consenti avec un plan d’économie de 50 milliards d’euros sur trois ans.

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