Un combattant de l'Etat islamique. © Reuters

Valls: « S’agit-il d’une volonté délibérée de Daech de sacrifier en priorité les convertis ? »

Sept Français ou résidents français, dont six convertis, sont morts en commettant des attentats suicide en Irak et en Syrie, a révélé lundi le Premier ministre Manuel Valls en défendant un projet de loi sur le renseignement à l’Assemblée nationale.

« Un phénomène nouveau doit retenir particulièrement notre attention pour son risque de réplique en France et je donne ces éléments sans doute pour la première fois: les services de renseignement ont établi que sept de ces individus –je parle de Français ou de résidents en France– sont morts en action-suicide en Syrie ou en Irak », a déclaré le Premier ministre devant les députés. « Le plus jeune n’avait pas 20 ans » et « parmi eux, six étaient des nouveaux convertis », a déclaré M. Valls.

« S’agit-il d’une volonté délibérée de (l’organisation Etat islamique) Daech de sacrifier en priorité ces profils? S’agit-il pour les candidats au suicide de faire preuve de zèle idéologique pour attester de leur conversion? Ceci illustre en tout cas les redoutables capacités d’endoctrinement de Daech », a souligné le chef du gouvernement.

« 1.550 Français ou résidents en Syrie et en Irak »

Manuel Valls a également donné un nouveau pointage du nombre de Français ou résidents français engagés dans les filières djihadistes irako-syriennes, avec le nombre de tués qui se rapproche désormais de la barre des 100.

« Désormais, plus de 1.550 Français ou résidents sont recensés pour leur implication dans les filières terroristes en Syrie et en Irak », a indiqué M. Valls, soit « un quasi-triplement depuis le 1er janvier 2014 ».

« La présence de 800 d’entre eux a été attestée sur zone; 434 y sont actuellement et 96 y ont été tués », a-t-il dit.

Concernant les djihadistes européens, Manuel Valls a cité les chiffres de la commissaire européenne à la justice Vera Jourova, qui évalue « à 5.000 à 6.000 le nombre d’Européens présents en Syrie, et craint comme nous que le nombre de combattants étrangers n’atteigne le seuil de 10.000 individus d’ici à la fin de l’année », pour les « seuls Européens ».

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