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Valls complète son gouvernement et crée un « grand pôle international »

Le Vif

Le nouveau Premier ministre français Manuel Valls a complété mercredi son gouvernement avec quatorze secrétaires d’Etat et en créant aux Affaires étrangères, malgré le scepticisme de certains, un « grand pôle international » regroupant diplomatie, commerce extérieur et tourisme.

Trois secrétaires d’Etat ont été nommés auprès du chef de la diplomatie, Laurent Fabius: l’ex-ministre à l’économie numérique Fleur Pellerin au Commerce extérieur, au Tourisme et aux Français de l’étranger; le patron du parti socialiste Harlem Désir aux Affaires européennes; et la députée Annick Girardin au Développement et à la Francophonie

Outre ces 14 secrétaires d’Etat, le gouvernement Valls compte seize ministres. Mercredi, la présidence française a aussi annoncé le remplacement du secrétaire général de l’Elysée, Pierre-René Lemas, par Jean-Pierre Jouyet, un proche du président socialiste François Hollande et ancien ministre de son prédécesseur de droite, Nicolas Sarkozy. Le secrétaire général est le plus proche collaborateur du chef de l’Etat français.

Controversé, le transfert du Commerce extérieur et du Tourisme, du ministère de l’Economie à celui des Affaires étrangères pour la première fois depuis 1958, vise à booster le dynamisme économique français, en panne de compétitivité sur la scène mondiale.

« Il s’agit d’une logique d’efficacité, c’est-à-dire de concentration des moyens de l’Etat à l’étranger pour renforcer la force de frappe de l’action de la France dans le monde », souligne-t-on au Quai d’Orsay.
Reconduit dans ses fonctions, Laurent Fabius est ancien Premier ministre et a déjà occupé plusieurs fonctions économiques lors de précédents gouvernements. Depuis 2012, il a fait de la « diplomatie économique » le fer de lance de son action internationale.

« Il faut que notre corps diplomatique fasse tout ça à la fois. C’est pas: ou bien l’économie, ou bien la culture. C’est tout ça », faisait-il valoir mardi en recevant des chefs d’entreprise.

Cette petite révolution administrative en France ne se fait pas sans heurts.

Le syndicat majoritaire des agents du Commerce extérieur (SPRIM) lui a manifesté son opposition. « On est en train de priver Arnaud Montebourg (le nouveau ministre de l’Economie) d’un instrument de politique économique. C’est absurde ».

« C’est l’entreprise qui crée l’emploi, pas le Quai d’Orsay », a aussi reproché Valérie Pécresse, ex-ministre du Budget de Nicolas Sarkozy (2007-2012). Elle exprimait ainsi la crainte de certains de voir la volonté d’organiser les exportateurs petits et grands par filières solidaires – comme le font les Allemands – se dissoudre dans un ministère perçu comme moins proche des difficultés concrètes de l’entreprise.

Un argument balayé par l’Organisation des spécialistes du commerce international (OSCI), qui regroupe 2.000 entreprises de négoce et 200 sociétés de consultants à l’international. « C’est plutôt une bonne chose », a déclaré le président de l’OSCI, Etienne Vauchez. Selon lui, « les gens du Quai d’Orsay ont une culture très inspirée par la mondialisation, à Bercy (siège du ministère de l’Economie), ils sont centrés sur la France ».

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