Dag Hammarskjold © EPA

Va-t-on rouvrir l’enquête autour de la mystérieuse mort de Dag Hammarskjold ?

La Suède a demandé lundi aux Nations unies de rouvrir l’enquête sur les circonstances mystérieuses de la mort en 1961 du secrétaire général de l’ONU Dag Hammarskjold, affirmant que des éléments nouveaux étaient apparus.

Le diplomate suédois, deuxième secrétaire général de l’ONU, avait trouvé la mort à 56 ans le 18 septembre 1961 quand son DC-6 s’était écrasé près de Ndola, en Rhodésie du Nord (actuelle Zambie). Il effectuait alors une mission de paix au Congo – ex-belge et nouvellement indépendant – et devait rencontrer Moïse Tshombe, le dirigeant du Katanga qui avait fait sécession du Congo et proclamé son indépendance.

L’ambassadeur suédois à l’ONU, Per Thoresson, a soumis lundi à l’Assemblée générale un projet de résolution demandant que soit nommé « un groupe d’experts indépendants pour examiner de nouvelles informations » révélées par la Commission Hammarskojld en septembre 2013. La résolution invite aussi les pays membres, dont les Etats-Unis, à rendre publiques « toutes les informations pertinentes en leur possession ». En septembre 2013, la Commission Hammarskjold avait déjà appelé l’ONU à reprendre l’enquête, citant des « preuves convaincantes » démontrant que l’avion d’Hammarskjold avait été abattu. Des témoins interrogés par la commission avaient notamment évoqué la présence d’un autre appareil qui aurait tiré sur le DC-6. Dans son rapport, cette commission indépendante composée de juges et diplomates demandait à l’agence nationale de sécurité (NSA) américaine de permettre l’accès à des enregistrements de conversations dans le cockpit de l’avion et de messages radio qu’elle aurait réalisées en 1961. Ces documents ont jusqu’ici été classés « secrets ». Selon la commission, « il existe une preuve convaincante que l’avion a fait l’objet d’une forme d’attaque ou de menace au moment où il s’apprêtait à atterrir à Ndola ».

« C’est une blessure ouverte en Suède depuis plus de 50 ans », a déclaré M. Thoresson à l’AFP. « Nous voulons essayer de clore le dossier ». Il a expliqué que des examens plus poussés, avec des techniques plus modernes, pouvaient désormais être menés sur les débris du DC-6 et que certains témoins de l’époque n’avaient pas été interrogés en détail. L’Assemblée devrait se prononcer avant la fin de l’année sur la résolution, qui est co-parrainée par 41 pays, dont la Zambie.

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