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USA: des républicains veulent réduire les « cartes vertes » et supprimer la loterie

Le Vif

Après l’immigration clandestine, la majorité républicaine du Congrès américain s’attaque à l’immigration légale, et notamment au regroupement familial en proposant de réduire de moitié le nombre de « cartes vertes » attribuées. La célèbre loterie annuelle serait quant à elle supprimée.

Deux sénateurs républicains, Tom Cotton et David Perdue, ont déposé mardi une proposition de loi qui supprimerait la possibilité pour les citoyens américains et les résidents permanents, détenteurs de cartes vertes, de « sponsoriser » certains membres étrangers de leurs familles qui aujourd’hui peuvent l’être: parents, frères et soeurs adultes, et enfants adultes mariés.

Selon leur projet, seuls les conjoints et les enfants mineurs non mariés de citoyens ou résidents permanents pourraient être sponsorisés, avec des exceptions temporaires pour des parents âgés et malades. Cela représenterait une baisse de 50% du nombre de cartes vertes allouées annuellement, par rapport au niveau actuel, selon le sénateur Cotton.

Le texte devra surmonter de nombreux obstacles avant de devenir loi, mais il illustre la conviction de nombreux républicains, dont le président Donald Trump, que l’immigration légale représente une menace pour les travailleurs américains, notamment les moins qualifiés.

« Les salaires des ouvriers, ceux qui travaillent avec leurs mains, stagnent depuis des décennies », a affirmé Tom Cotton.

La loterie de cartes vertes, en place depuis 1995 et longtemps dans le viseur des républicains, passerait à la trappe.

Elle permet actuellement à environ 50.000 personnes d’immigrer aux Etats-Unis chaque année, dont une moitié venue d’Afrique. Les républicains estiment que l’attribution aléatoire ne permet pas de faire venir une main d’oeuvre qualifiée.

Environ un million de personnes ont obtenu un permis de résident permanent lors de l’année budgétaire 2015, selon les statistiques officielles. Parmi elles, environ deux tiers l’ont été dans l’une des multiples catégories de rapprochement familial, contre 144.000 délivrées au titre d’une catégorie professionnelle (le reste inclut notamment les réfugiés).

Ces chiffres ne comprennent pas les visas de travail ou autres, qui sont temporaires. La carte verte, d’une durée de dix ans renouvelable, ouvre la voie à la naturalisation.

Le texte du sénateur Cotton plafonnerait enfin à 50.000 le nombre de réfugiés accueillis chaque année aux Etats-Unis, le même chiffre annoncé par le président Donald Trump dans un décret. En 2016, environ 85.000 ont été acceptés par Washington, selon l’Organisation internationale des migrations, et Barack Obama avait voulu doper le programme à 110.000 par an.

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