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Une rentrée politique à haut risque pour Sarkozy

Le Conseil des ministres fera sa rentrée politique ce mercredi en France. Trois menaces pèsent sur la popularité du président, Nicolas Sarkozy : la polémique sur la sécurité, la rigueur budgétaire et la réforme des retraites.

Nicolas Sarkozy effectue sa rentrée mercredi en réunissant le premier Conseil des ministres d’après les vacances d’été, sur fond de morosité économique et budgétaire et de polémiques persistantes sur son virage sécuritaire, qui provoque des remous dans sa propre majorité.

De retour de trois semaines de vacances au Cap-Nègre, le chef de l’Etat français est rattrapé par les violentes critiques qui agitent la classe politique depuis son discours musclé de Grenoble en juillet, où il s’est prononcé pour la déchéance de la nationalité pour certains criminels d’origine étrangère et le renforcement des mesures d’expulsion contre les Roms.

Après l’indignation de l’opposition et le rappel à la fraternité du pape Benoît XVI, la polémique a largement mordu ces derniers jours sur sa majorité. Deux anciens Premiers ministres, Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin, ont respectivement dénoncé la « dérive droitière » de l’UMP et des mesures « d’indignité nationale ».

Leur successeur François Fillon est sorti mardi d’un long silence, interprété par certains comme une gêne ou un malaise, en estimant que « la lutte contre l’immigration irrégulière » ne devait « pas être instrumentalisée de part et d’autre ». Il a également annoncé qu’il saisirait mercredi le président de la Commission européenne José Manuel Barroso sur la question des Roms.

Afin d’être prêt pour ce mercredi, le chef de l’Etat avait organisé dès vendredi au fort de Brégançon une sorte de pré-rentrée sous forme de mini-sommet économique.

Nicolas Sarkozy y a confirmé le tour de vis imprimé à sa politique budgétaire au début de l’été, en annonçant la suppression de 10 milliards d’euros de niches fiscales, aussitôt qualifiée de « hausse d’impôt » déguisée par l’opposition. Il a également pris acte de la fragilité de la reprise économique en révisant à 2% au lieu de 2,5% les prévisions de croissance pour 2011.

Dernier écueil de cette rentrée particulièrement difficile pour le gouvernement, la périlleuse réforme des retraites dont l’examen doit débuter dès le 7 septembre au Parlement. Les syndicats ont déjà promis pour le même jour une mobilisation « exceptionnelle » contre ce texte.

Des sondages défavorables

Le président français Nicolas Sarkozy serait écrasé au second tour d’une élection présidentielle par le patron du FMI Dominique Strauss-Kahn (59% contre 41%) mais également nettement battu par Martine Aubry (53-47), les deux candidats socialistes les plus probables, selon un sondage.

Ce sondage TNS-Sofres à paraître jeudi dans l’hebdomadaire de gauche Nouvel Observateur confirme la désaffection actuelle de l’opinion publique à l’égard de Nicolas Sarkozy.

Si un second tour d’élection présidentielle avait lieu aujourd’hui, le président sortant ne l’emporterait que sur son adversaire de 2007, Ségolène Royal, par 51% contre 49%. Il ferait jeu égal avec l’ancien Premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande (50-50).

La prochaine élection présidentielle est prévue au printemps 2012.

Sarkozy tente d’éviter la polémique

Nicolas Sarkozy, au coeur d’une tempête politique a appelé mercredi ses ministres à éviter « la polémique systématique » et à « redoubler de dialogue, de pédagogie ».

« Nous ne cèderons pas à ceux qui cherchent la polémique systématique et nous ne devons pas tomber dans une confrontation stérile », a prévenu Nicolas Sarkozy, au cour du Conseil des ministres de rentrée, cité par le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel.

Au cours de cette réunion avec son gouvernement, Nicolas Sarkozy a aussi demandé à ses ministres de « redoubler de dialogue, de pédagogie face aux inquiétudes et interrogations » et de « redoubler de courage » face « aux critiques souvent excessives et infondées », a ajouté Luc Chatel.

Le président français a également affirmé que « la politique que le gouvernement menait était une politique équilibrée » et « a demandé à chacun de ses ministres de la mettre en oeuvre, ni plus ni moins », a rapporté Luc Chatel.

Le Vif.be, avec L’Express.fr et Belga

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