La médaille du National Endowment for Democracy. © Reuters

Une première organisation américaine déclarée « indésirable » en Russie

Le Vif

La National Endowment for Democracy (Ned), organisation américaine dont le but déclaré est la promotion de la démocratie dans le monde, est devenue mardi la première ONG étrangère à être considérée par les autorités comme « indésirable » en Russie en vertu d’une nouvelle loi controversée.

Cette décision du parquet doit être soumise au ministère russe de la Justice, qui doit désormais acter l’interdiction des activités de la Ned sur le territoire russe.

« Prenant en compte l’objectif global des activités de l’organisation, le Parquet est arrivé à la conclusion qu’elle constituait une menace pour les fondements du système constitutionnel de la Russie, pour sa défense et pour sa sécurité », a annoncé le Parquet général russe dans un communiqué.

Le Parquet l’accuse d’avoir financé des ONG en Russie qui ont pris part dans « la contestation des résultats des campagnes électorales, l’organisation d’actions politiques avec pour but d’influer sur la prise de décision des autorités et de discréditer le service militaire au sein des forces armées russes ».

« Dans ce but, en 2013-2014, l’organisation a fourni aux ONG russes une aide financière de près de 5,2 millions de dollars », poursuit le communiqué.

La National Endowment for Democracy figurait déjà début juillet sur une liste de douze organisations étrangères dont les sénateurs russes demandaient l’interdiction, aux côtés d’autres ONG américaines, ukrainiennes et polonaises.

Fondée en 1983, la Ned se destine au « développement et au renforcement des institutions démocratiques dans le monde » et tire la plus grande partie de son financement du Congrès américain, selon son site internet. Son siège est à Washington.

Une loi signée en mai dernier par le président Vladimir Poutine permet de désigner des organisations étrangères actives en Russie comme « indésirables ». Elles peuvent ensuite être interdites en Russie, qu’il s’agisse d’ONG ou d’entreprises.

Cette loi complète une autre votée en 2012, qui oblige les organisations bénéficiant d’un financement de l’étranger et ayant une « activité politique » à s’enregistrer comme « agent de l’étranger », une dénomination qui rappelle celle appliquée aux « ennemis du peuple » et dissidents à l’époque de l’URSS.

Avec l’Afp

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