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Une lueur d’espoir dans le golfe du Mexique

Pour la première fois hier, le géant pétrolier BP est parvenu à arrêter l’écoulement de pétrole qui souille le golfe du Mexique depuis près de trois mois. Ce test crucial vise à évaluer la résistance du puits endommagé avant d’envisager de stopper définitivement la fuite. Le président américain Barack Obama s’est réjoui de la nouvelle mais a averti qu’il était encore trop tôt pour crier victoire, une mise en garde qu’a également faite le groupe pétrolier.

« C’est bon de voir que le pétrole ne s’échappe plus dans le golfe du Mexique », a déclaré jeudi le vice-président de BP Kent Wells, indiquant que cela constituait un « signe encourageant ». « Nous démarrons tout juste le test », a-t-il toutefois mis en garde, ajoutant qu’il était trop tôt pour dire si le puits avait été définitivement bouché.

BP a commencé jeudi un test crucial visant à évaluer la résistance du puits à l’origine de la pire marée noire de l’histoire des Etats-Unis, provoquée par l’explosion, le 20 avril, puis le naufrage, le 22 avril, de la plate-forme Deepwater Horizon au large des côtes de Louisiane (sud).

Cette opération sert à vérifier, en mesurant la pression, si le puits peut être scellé sans risque de nouvelles fuites ailleurs dans le coffrage de l’installation, qui descend à 4 km de profondeur sous terre.

M. Wells a précisé que l’écoulement de pétrole avait été stoppé lorsque la dernière des trois valves d’un nouveau dispositif avait été fermée vers 19h25 GMT (21h25 heure belge), mais que les ingénieurs du groupe restaient vigilants afin de repérer toute fuite éventuelle.

Le test doit permettre de déterminer si le nouvel entonnoir géant posé lundi sur la fuite peut entrer en fonction. Ce nouveau dispositif est censé récupérer l’intégralité du pétrole qui s’échappe du puits ou, selon un autre scénario, stopper définitivement la marée noire. « Le test de résistance du puits MC252 a débuté aujourd’hui », avait indiqué plus tôt BP. Le test « va durer au moins 6 heures et pourrait durer jusqu’à 48 heures », avait ajouté le groupe.

Une fuite détectée sur un conduit au cours des préparatifs précédant le lancement du test, et réparée dans la nuit, avait amené plus tôt BP à le reporter. Le nouvel entonnoir remplace un précédent modèle, retiré samedi, qui ne captait qu’environ 25.000 barils de pétrole par jour, sur les 35.000 à 60.000 qui grossissent quotidiennement la marée noire.

Le groupe britannique insiste sur le fait que ce nouveau dispositif n’a encore jamais été déployé « à cette profondeur et dans ces conditions ».

Le scientifique américain Michio Kaku a exprimé son « optimisme ». « Nous pouvons voir la lumière à la fin du tunnel », a-t-il dit. « Si (la marée noire) était un drame en trois actes, nous en serions au troisième et dernier acte ».

Si le puits ne parvenait pas être colmaté définitivement à l’aide de l’entonnoir, BP compte voir entrer en oeuvre début août le premier des deux puits de secours – creusé jusqu’à 1,2 mètre du conduit – censés stopper définitivement la fuite.

Mardi, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a estimé que le naufrage de la plate-forme Deepwater Horizon exploitée par BP avait provoqué le déversement de 2,3 à 4,5 millions de barils de pétrole dans le golfe du Mexique. A titre de comparaison, c’est entre 58 et 112 fois plus de pétrole déversé dans la mer que lors du naufrage de l’Exxon Valdez en Alaska en 1989.

Les actions de BP ont bondi jeudi à la Bourse de New York. Le titre a fini la séance en hausse de 7,57% à 38,92 dollars. Depuis le début de la catastrophe, la valeur boursière de BP a dégringolé.

Obama reste prudent « Je pense que c’est un signe positif », a déclaré le président Obama depuis la Maison Blanche. « Nous sommes toujours dans une phase de test », a-t-il toutefois mis en garde.

« Je pense que c’est un signe encourageant. Dans quelques jours cela pourrait être encore plus encourageant, mais non, ne crions pas encore victoire », a déclaré pour sa part Doug Suttles, le directeur d’exploitation de BP à des journalistes.

Barack Obama, qui est régulièrement tenu informé des avancées dans la lutte contre la marée noire, a annoncé qu’il s’exprimerait à nouveau sur le sujet aujourd’hui.

Le Vif.be, avec Belga

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