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Une journaliste japonaise tuée en Syrie

Une journaliste japonaise a été tuée lundi en couvrant les affrontements à Alep, tandis que deux reporters arabes et un troisième turc sont portés disparus dans cette deuxième ville de Syrie, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

L’ambassade du Japon en Syrie, actuellement repliée en Jordanie, a confirmé mardi la mort d’une journaliste japonaise, Mika Yamamoto, dans la ville syrienne d’Alep, a annoncé l’agence de presse Kyodo. L’agence n’a pas précisé celui du media pour lequel elle travaillait.

La journaliste a été tuée alors qu’elle se trouvait à Sleimane al-Halabi, quartier de l’est d’Alep où de violents affrontements ont éclaté ce matin entre troupes du régime et rebelles.

Une vidéo postée par des militants sur YouTube montre le corps d’une femme allongée dans une salle et présentée comme la journaliste japonaise tuée par les « chabbihas » (miliciens pro-régime). Une partie de son bras droit montre une blessure saillante et à côté d’elle, un homme aux traits asiatiques qui semble réclamer l’aide d’un médecin.

L’AFP n’est pas en mesure de confirmer ces informations ni l’authenticité de cette vidéo de manière indépendante.

La 4e journaliste étrangère tuée en Syrie

Le porte-parole du gouvernement japonais a annoncé que le corps de Mika Yamamoto avait été transporté en Turquie.

Le père de la victime, Koji Yamamoto, lui même ancien journaliste, a parlé de sa fille comme d’une personne « qui parlait toujours des tragédies vécues au milieu des conflits armés, de la vie des gens et de la paix dans le monde », dans une interview donnée à l’agence de presse Jiji. Mika Yamamoto avait rejoint Japan Press en 1995 et couvert plusieurs conflits armés, dont l’offensive alliée sous égide américaine en Afghanistan à la fin 2001 et la guerre en Irak en 2003. Elle avait survécu au bombardement de l’Hôtel Palestine de Bagdad en 2003, où travaillaient de nombreux médias couvrant la guerre en Irak. Trois journalistes avaient été tués lors de cet incident.

Mika Yamamoto est le quatrième journaliste étranger tué dans les violences en Syrie depuis mars 2011, après Gilles Jacquier, grand reporter de la chaîne publique de télévision France 2, tué le 11 janvier à Homs, l’Américaine Marie Colvin, du Sunday Times, et le Français Rémi Ochlik, photographe, morts le 22 février également à Homs, dans le bombardement d’un centre de presse improvisé par les militants.

Plusieurs reporters syriens et « journalistes-citoyens » ont également été tués depuis le début de la révolte. Un responsable de l’agence officielle syrienne Sana a été assassiné par les rebelles devant sa maison à Damas et un groupe lié à Al-Qaïda a revendiqué le meurtre il y a un mois d’un présentateur de la chaîne de télévision syrienne.

Le Vif.be, avec Belga et L’Express.fr

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