© Reuters

Une entrée spéciale pour les pauvres dans les immeubles londoniens

Stagiaire Le Vif

À Londres, la crise du logement a contraint les promoteurs à intégrer des loyers modérés à leur projet immobilier, y compris ceux concernant les immeubles de luxe. Mais d’après une enquête de The Guardian sortie le 25 juillet dernier, hors de question que riches et pauvres partagent la même porte d’entrée. Un nouvel « appart’heid », selon le blog du Monde, Big browser.

On appelle ça les « poor doors », littéralement « portes des pauvres ». Ces entrées situées dans une rue adjacente, à quelques pas de la porte principale, permettraient d’empêcher les riches de croiser les moins riches. Pour le quotidien britannique The Guardian , les immeubles concernés opèrent bel et bien une forme de « ségrégation », visible dès la brochure sur les logements encore en construction.

Selon le site du journal, la différence serait nette. Pour les journalistes, qui prennent l’exemple d’un immeuble en bordure de la City, la place financière de Londres, l’entrée de seconde zone ne serait pas en « marbre » et ne disposerait ni de « sofa » ni de « concierge ». Il s’agirait d’un simple couloir à travers lequel les résidents sont prévenus de l’installation d’une caméra de surveillance et « qu’ils seront poursuivis s’ils abîment les lieux ».

Mais au-delà de l’entrée séparée, d’autres différences persistent. Les moins fortunés n’auraient pas accès au jardin et au parking, et les boites aux lettres et poubelles seraient aussi différentes. Pis, les locataires des « poor doors » n’auraient pas le droit d’utiliser les ascenseurs « à moins d’être malades ou d’avoir une poussette », selon l’enquête.

Alerté sur cette pratique, le maire de Londres Boris Johnson a refusé de l’interdire, même s’il a promis de décourager les promoteurs tentés par ce concept de doubles portes. Il estime que « c’est le prix à payer pour assurer la mixité sociale des quartiers ». Et ajoute qu’il est difficile d’interdire cette ségrégation qui durerait depuis « très très longtemps » ; « la difficulté étant que les charges élevées, notamment celles liées au gardien, à tous les services de l’immeuble, ne peuvent pas toujours être réparties de façon uniforme sur tous les locataires ». De quoi justifier les projets des promoteurs.

À l’inverse, selon Le Point, de telles pratiques ont été condamnées dès la semaine dernière par le maire de New York, Bill de Blasio.

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