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Une enquête policière sur la compagne de François Hollande ?

La journaliste Valerie Trierweiler et compagne de François Hollande aurait fait l’objet d’une investigation de la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris début 2011. Il s’agissait d’en savoir plus sur son passé et son entourage.

Les services de renseignements se sont-ils penchés sur la vie privée de François Hollande? Des sources policières concordantes, à plusieurs niveaux hiérarchiques, affirment à L’Express qu’au début de 2011, des fonctionnaires triés sur le volet, appartenant à une section de la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris, ont reçu l’ordre d’enquêter sur Valérie Trierweiler, journaliste à Paris Match et compagne du leader socialiste.

A l’époque, François Hollande était clairement engagé dans la campagne pour la primaire du PS en vue de 2012. « Il s’agissait d’établir une notice biographique fouillée sur Mme Trierweiler, y compris sur son réseau relationnel« , assure une source proche du dossier.

Certains policiers s’émeuvent aujourd’hui d’une telle démarche. Surtout dans le contexte actuel, marqué par les affaires d’investigations policières sur les sources de trois journalistes du Monde. Contactée par L’Express, la préfecture de police de Paris dément l’existence d’une note sur Valérie Trierweiler et toute demande d’enquête sur son compte.

Nicolas Sarkozy avait pourtant supprimé les « notes blanches »

Officiellement, les services de renseignements ne sont plus censés intervenir dans le domaine politique. Le scandale provoqué par l’espionnage d’un conseil national du PS avait mis un terme avait mis fin à cette pratique en 1995. En 2002, à son arrivée au ministère de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy lui-même avait supprimé les « notes blanches« , ces fiches sans en-tête, ni signature, rédigées notamment sur des personnalités du monde politique, des médias ou du spectacle.

Bien que recentré sur des missions de protection des « intérêts fondamentaux de la nation« , par exemple la lutte contre le terrorisme, cette règle de non intervention dans le domaine politique souffre, semble-t-il, quelques exceptions. Au début de 2007, les Renseignements généraux avaient établi une note sur Bruno Rebelle, ex-patron de Greenpeace France et nouveau venu dans l’équipe de campagne de la candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal. Quand François Hollande était interrogé sur la transparence des hommes politiques en matière de vie privée, après l’affaire DSK, il avait l’habitude d’esquiver d’une boutade: « Oh, vous savez, moi, on sait déjà tout de ma vie privée… »

Eric Pelletier, Anne Vidalie et Marcelo Wesfreid

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