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Une conversation privée révèle ce que Theresa May pense réellement du Brexit

La Première ministre britannique Theresa May avait exprimé ses craintes sur l’impact économique d’un Brexit à des banquiers d’affaires un mois avant la tenue du référendum, selon un enregistrement diffusé par The Guardian mercredi.

« Si nous n’étions pas en Europe, je pense qu’il y aurait des entreprises qui se demanderaient s’il n’est pas préférable de développer leur présence sur le continent plutôt qu’au Royaume-Uni », a-t-elle notamment déclaré lors d’une rencontre organisée au siège londonien de Goldman Sachs le 26 mai.

Interrogée sur son opinion quant à une possible sortie britannique de l’Union un mois avant le référendum qui a entériné cette décision, celle qui était alors ministre de l’Intérieur avait répondu: « Je pense que les arguments économiques sont évidents. Je pense que faire partie d’un marché de 500 millions d’habitants est important pour nous. Je pense (…) que l’un des enjeux est que beaucoup de monde investit au Royaume-Uni parce que le Royaume-Uni est en Europe ».

« Un agent double? »

Au cours de la même rencontre, Mme May avait également estimé que la sécurité du Royaume-Uni était mieux assurée au sein de l’Union grâce au mandat d’arrêt européen et aux échanges de renseignements entre les différentes agences nationales. Elle avait ainsi exprimé le souhait de voir Londres prendre un rôle de leader au sein des 28. « Nous avons plutôt pris une position en retrait au sein de l’Europe, je pense que quand nous sortons, quand nous pouvons prendre l’initiative et quand nous menons, nous pouvons accomplir des choses. »

Ces déclarations, tenues dans un cadre privé, dénotent avec son comportement pendant la campagne référendaire, lors de laquelle Mme May n’avait soutenu le maintien dans l’Union que du bout des lèvres. Le responsable de la communication de l’ancien Premier ministre David Cameron s’était même demandé à voix haute si elle n’était pas un « agent double » en faveur de l’autre camp. D’autres observateurs estimaient cependant que Theresa May conservait une certaine discrétion dans ce débat en cas de victoire des partisans du Brexit. Le 13 juillet, trois semaines après le référendum sanctionnant la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, Theresa May était nommée Première ministre.

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