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Une affaire d’espionnage entache les relations entre les Etats-Unis et la Russie

Les autorités américaines ont arrêté dix espions russes présumés aux Etats-Unis. Grosse colère de la Russie qui leur reproche des accusations infondées, « digne du temps de la Guerre froide ».

Les Etats-Unis ont arrêté, ce week-end, dix personnes accusées d’espionnage pour le compte de la Russie. Cinq de ces dix personnes ont comparu à New York devant un juge fédéral qui a ordonné leur maintien en détention provisoire.

Ils disent être Américains, Canadiens ou Péruviens, selon les deux plaintes déposées contre eux et ne précisent pas leur nationalité réelle.

Une onzième personne a échappé au coup de filet, mais une source policière chypriote a annoncé l’arrestation de ce suspect à l’aéroport de Larnaca (sud). Il s’agit d’un Canadien. Il a cependant été remis en liberté contre le versement d’une caution de 20.000 euros en attendant son extradition.

Soupçonnés de faire partie d’un réseau d’espionnage, et, pour neuf d’entre eux, de blanchiment d’argent, les dix suspects risquent des peines comprises entre 5 et 25 ans de prison, selon un avocat.

Le SVR, premier suspect

Les autorités américaines accusent le Service de renseignement extérieur (SVR) d’être au premier rang des accusés. Le SVR est le successeur de la mythique Première direction générale du KGB, le service de renseignement extérieur de l’URSS dont est notamment issu l’ex-président russe et actuel Premier ministre Vladimir Poutine.

Les enquêteurs ont découvert un arsenal de moyens de communications, comme une technique de codage de données dans des photos ensuite diffusées sur des sites internet anodins, ou des radios à ondes courtes pour contacter directement Moscou.

La justice américaine présuppose que les suspects ont été formés par le SVR pour s’immerger dans la société afin d’ « obtenir des informations » en « infiltrant les cercles politiques américains ». Le démantèlement de ce réseau est l’aboutissement de dix ans d’enquête du FBI. Le SVR s’est refusé à tout commentaire.

« Un épisode digne de la Guerre froide »

Le Kremlin s’est emporté contre les autorités américaines. « A notre avis, de telles actions ne sont en rien fondées et sont mal intentionnées », a estimé la diplomatie russe, dans un communiqué. « Nous ne comprenons pas les causes qui ont poussé le ministère américain de la Justice à faire des déclarations publiques dans l’esprit des ‘histoires d’espions’ du temps de la Guerre froide », a martelé le ministère des Affaires étrangères.

Le chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, a demandé des explications et ironisé sur le calendrier de l’annonce des arrestations de dix espions présumés, celles-ci intervenant quelques jours seulement après une visite jugée positive, aux Etats-Unis, du président Dmitri Medvedev.

« Le moment, où cela a été fait, a été choisi avec une élégance particulière », a-t-il remarqué, d’un ton grinçant.

« Il est fort déplorable que tout cela ait lieu dans le contexte de la relance des relations russo-américaines, annoncée par l’administration des Etats-Unis elle-même », juge-t-il encore.

LeVif.be avec Belga

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