© Image Globe/Virginie Lefour

Un proche de Gbagbo désigne à nouveau la France

Laurent Gbagbo arrêté par les troupes françaises puis remis au camp Ouattara ? Alain Toussaint, un proche du président ivoirien déchu, l’avait affirmé dès le 11 avril, le jour même de sa capture. Il l’a réaffirmé aujourd’hui à Bruxelles tout en dénonçant les « tueries » auxquelles se livrerait les nouvelles autorités du pays.

« Ce n’est pas l’ONUCI (Ndlr, Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire) qui a arrêté le président Gbagbo, ce sont les forces spéciales françaises de l’opération Licorne qui l’ont remis aux rebelles » d’Alassane Ouattara, a affirmé Alain Toussaint, conseiller du président ivoirien déchu Laurent Gbagbo, au cours d’une conférence de presse à Bruxelles.

Alain Toussaint a qualifié d' »inacceptable » cette intervention française qui, selon lui, « outrepasse le mandat de l’ONU et viole le droit international » : « Ce coup d’Etat est le couronnement d’une politique guerrière, illégitime et coûteuse, conduite par le président français Nicolas Sarkozy, avec la complicité du président américain Barack Obama et de l’ONU ayant mis sous tutelle la diplomatie africaine. »

Après quatre mois de crise, le président sortant a été arrêté le 11 avril par les Forces républicaines (FRCI) du chef de l’Etat internationalement reconnu Alassane Ouattara, après un pilonnage intensif mené par les forces françaises et celles de l’ONUCI, selon les Nations unies, Paris et le gouvernement d’Ouattara. Le camp Gbagbo accuse pour sa part depuis une semaine Paris d’avoir envoyé des forces spéciales pour « enlever » le président déchu, ce que Paris a catégoriquement démenti.

« Nous n’avons aucune nouvelle, aucun signe de vie » de Laurent Gbagbo

Alain Toussaint a par ailleurs annoncé qu’un collectif d’avocats saisis par la famille du président déchu avait écrit lundi à Alassane Ouattara pour demander un « permis de visite » à leur client, placé en résidence surveillée dans un lieu inconnu.

Marie-Antoinette Singleton, une fille de Laurent Gbagbo, a en effet saisi, la semaine dernière, cinq avocats français pour étudier la « légalité » de l’arrestation de ses parents ainsi que celle de l’intervention militaire française en Côte d’Ivoire. Le collectif, sui se compose de Jacques Vergès, Roland Dumas, Gilbert Collard, François Epoma et Habiba Touré, est chargé de défendre l’ex-président, placé en résidence surveillée dans le nord de la Côte d’Ivoire. Ce sont ces avocats qui ont sollicité le « permis de visite ».

Laurent Gbagbo « a été séparé de son épouse, Simone, et conduit dans le nord du pays, peut-être même au Burkina Faso, a affirmé Alain Toussaint. Nous n’avons aucune nouvelle, aucun signe de vie. » Simone Gbagbo est pour sa part retenue à l’hôtel du Golf à Abidjan, l’ancien QG du camp Ouattara durant le bras de fer qui a suivi le second tour de la présidentielle, en compagnie d’une trentaine de personnalités politiques et militaires proches de l’ex-président, a précisé le proche de l’ex-président.

« La violence et les tueries continuent » en Côte d’Ivoire, prévient Alain Toussaint

Selon lui, « la violence et les tueries continuent » en Côte d’Ivoire, en dépit de l’impression générale de pacification du pays après cinq mois de crise post-électorale qui ont fait quelque 900 morts selon l’ONU.

Alain Toussaint a qualifié le président Ouattara de « chef de bandes armées » qui se livre à une « politique d’épuration ethnique » : « Tous ceux qui sont pro-Gbagbo font l’objet d’une chasse à l’homme ! » Le conseiller de l’ex-président a, au passage, réaffirmé que Laurent Gbagbo était le chef de l’Etat légitime après sa victoire électorale… internationalement contestée.

LeVif.be, avec Belga

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