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Un plan de lutte à 100 millions de dollars contre Ebola

Le Vif

La directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Margaret Chan, et les présidents des pays d’Afrique de l’Ouest affectés par l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola vont lancer vendredi en Guinée un plan de lutte de 100 millions de dollars (75 millions d’euros).

« L’ampleur de l’épidémie d’Ebola, et la menace persistante qu’elle pose, exigent de l’OMS et de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone une réponse à un nouveau stade, ce qui nécessitera une augmentation des ressources », a déclaré le Dr Chan, dans un communiqué publié par l’OMS à Genève. « Les pays ont identifié leurs besoins », a-t-elle ajouté. En conséquence, « la directrice générale de l’OMS et les présidents des pays d’Afrique de l’ouest touchés par l’épidémie du virus Ebola se retrouveront vendredi en Guinée pour lancer un nouveau plan de lutte de 100 millions de dollars dans le cadre d’une campagne nationale, régionale et internationale renforcée visant à contrôler l’épidémie », a indiqué l’OMS dans le communiqué. D’après l’OMS, les pays affectés ont besoin que soient déployés davantage de travailleurs humanitaires — « plusieurs centaines », alors que des centaines sont déjà sur le terrain, dont 120 employés de l’OMS. « Mais plus sont requis d’urgence », insiste l’OMS, citant notamment la nécessité pressante d’avoir plus de médecins, d’infirmières, d’épidémiologistes, de logisticiens et de gestionnaires de données. Le bilan de l’épidémie de fièvre hémorragique en grande partie due au virus Ebola en Afrique de l’Ouest ne cesse de s’aggraver avec plus de 1.300 cas et 729 morts au 27 juillet, dont 57 en 4 jours, selon le dernier bilan de l’OMS publié jeudi. L’épidémie s’est déclarée au début de l’année en Guinée avant de gagner le Liberia puis la Sierra Leone. L’OMS ne recommande toujours pas que des restrictions aux voyages ou aux échanges commerciaux soient imposées à la Guinée, au Libéria, à la Sierra Leone ou au Nigeria sur la base des informations actuellement disponibles concernant cette épidémie qui commence à inquiéter le reste du monde.

Le virus Ebola se manifeste notamment par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées. Son taux de mortalité peut aller de 25% à 90% et il n’existe pas de vaccin homologué. Il se transmet par contact direct. L’organisation Médecins sans frontières a averti que l’épidémie était « hors de contrôle » et qu’il y avait un « réel risque de voir de nouveaux pays touchés ».

RDC: nouvelles mesures de prévention contre Ebola

La République démocratique du Congo va appliquer de nouvelles mesures sanitaires pour prévenir l’apparition sur son sol de la fièvre hémorragique Ebola a-t-on appris de source officielle.Il y aura notamment « un durcissement des mesures de screening (contrôle) des passagers pour tous les vols faisant escale au Nigeria, un prépositionnement de tout le dispositif de protection et de diagnostic », a expliqué le ministre de la Santé, Félix Kabange Numbi.

Un relèvement du seuil d’alerte est également prévu sur l’ensemble du pays, où le virus Ebola a été découvert pour la première fois, en 1976. Depuis cette date, la RDC a connu plusieurs épidémies. La dernière a fait officiellement 36 morts d’août à novembre 2012 dans le Nord-Est. Forte de ces expériences, la RDC avait envoyé début avril en Guinée quatre experts en surveillance épidémiologique. Elle avait par ailleurs relevé le « seuil de surveillance » au niveau des 98 points d’entrée de son immense territoire, ainsi que dans le milieu hospitalier.

Au Libéria, pour tenter d’enrayer l’épidémie, le pays a décrété la fermeture de toutes les écoles « sans exception ». Il va aussi débloquer cinq millions de dollars (plus de 3,7 millions d’euros) comme « première contribution » dans la lutte régionale contre Ebola.

La Commission européenne a pour sa part annoncé une aide supplémentaire de deux millions d’euros pour tenter de contenir l’épidémie, portant son assistance à 3,9 millions au total.

Le Kenya et l’Ethiopie en alerte pour éviter la propagation du virus

Le Kenya et l’Ethiopie, qui abritent deux des plus importantes plates-formes aéroportuaires d’Afrique, ont annoncé jeudi avoir renforcé leurs mesures pour éviter l’entrée du virus Ebola sur leur territoire. Le Centre national de gestion des catastrophes (NDOC) du Kenya a indiqué que « le Service de santé portuaire (également compétent dans les aéroports) est sur le qui-vive, et (que) la surveillance est accrue aux postes frontières afin d’éviter et de contenir toute possible menace de maladie ». L’aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi accueille environ 19.000 passagers par jour venus ou se rendant dans une cinquantaine de pays d’Afrique, d’Europe, d’Asie et du Moyen-Orient. La compagnie nationale éthiopienne Ethiopia Airlines, qui dessert 81 destinations internationales en Afrique, mais aussi en Europe, en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique, a de son côté indiqué avoir pris des « précautions exceptionnelles en rapport avec l’épidémie d’Ebola ». « Une surveillance stricte et spécifique de tous les vols en provenance d’Afrique de l’Ouest est menée à l’aéroport d’Addis Abeba », a assuré la compagnie.

Ces dernières années, le virus Ebola a frappé à plusieurs reprises l’Ouganda, frontalier du Kenya, où il a fait au moins 32 morts en 2012, 37 morts en 2007-2008 et 137 morts en 2000.

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