Joseph Clancy, directeur du Sercet Service. © Reuters

Un nouvel incident fait vaciller le service de sécurité d’Obama

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Soupçonnés d’être sous l’influence de l’alcool, deux agents du service sécurité de la Maison-Blanche ont perturbé le bon déroulement d’une enquête liée à une alerte à la bombe, rapporte le Washington Post. Un nouvel incident qui vient remettre en cause l’autorité du nouveau directeur du Secret Service, fraichement nommé.

Le 4 mars dernier, lors d’une alerte à la bombe, deux agents de sécurité soupçonnés d’être sous influence de l’alcool ont frôlé un colis suspect avec leur voiture de fonction et ont percuté un barrage de sécurité temporaire mis en place devant la Maison-Blanche.

Les deux agents impliqués, dont l’un est un responsable spécifiquement attaché à la protection du président, ont été placés à un poste « non-opérationnel » en attendant une enquête plus approfondie. Il s’agit d’une mesure moins sévère que ce à quoi le service est habitué, selon le Washington Post. Le superviseur n’aurait pas non plus pris de mesures adéquates cette nuit-là. Il aurait simplement ordonné aux agents de rentrer chez eux, sans leur faire passer un test de sobriété.

Le nouveau directeur déjà remis en question

La crédibilité du nouveau directeur du Secret Service, nommé mi-février, est donc déjà remise en cause. Barack Obama avait nommé Joseph Clancy après une série d’incidents qui ont terni l’image de cette police d’élite.

Au sein du Secret Service depuis 27 ans, Joseph Clancy occupait la place de directeur par intérim depuis octobre, en remplacement de Julia Pierson démissionnaire à la suite d’une intrusion à la Maison Blanche.

Une série d’incidents

Ces dernières années, une série d’incidents ont éclaboussé cette police spéciale qui comprend quelque 6.500 hommes et femmes chargés notamment de protéger en permanence le président des États-Unis et une trentaine d’autres personnalités.

Déjà ternie par des scandales liés à la prostitution et à l’alcool, l’image de ce service a été sérieusement écornée l’automne dernier lorsqu’un homme muni d’un couteau a réussi à escalader la grille qui entoure les pelouses de la Maison-Blanche, pour parcourir plusieurs dizaines de mètres en courant et entrer dans un salon de réception avant d’être interpellé. Julia Pierson avait démissionné après cette intrusion.

Devant le Congrès, mi-novembre, M. Clancy avait reconnu que le Secret Service avait « failli à sa réputation ». Jugeant « tout simplement inexcusable » l’intrusion du 19 septembre au sein de la Maison Blanche, il avait alors annoncé « une évaluation exhaustive et à tous les niveaux » pour déterminer « les raisons profondes » des récents incidents et entreprendre les changements nécessaires.

Les députés demandent la tolérance zéro

Joseph Clancy a refusé de commenter ce nouvel incident, affirmant qu’il avait renvoyé l’affaire auprès des services d’inspections chargés de l’enquête. Le directeur a même avoué aux parlementaires qu’il avait été mis au courant des faits cinq jours après. Les élus eux, ont été avertis par la presse.

Choqués, deux parlementaires ont à nouveau soulevé la question d’une réforme de l’agence de sécurité puisque la crise que traverse le service pourrait être bien plus profonde, selon eux, qu’une question de gestion hiérarchique.

Les députés ont également appelé à une tolérance zéro pour les agents qui boivent durant leurs heures de travail. Ce n’est en effet pas la première fois qu’un tel comportement est constaté. Enfin, ils ont demandé au nouveau directeur d’envoyer un message clair d’autorité au Secret Service.

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Eric Schultz, a quant à lui affirmé que le président Barack Obama conservait une entière confiance en Joseph Clancy. Il a lui été informé de l’incident avant les sorties dans la presse et s’est dit « déçu » par la nouvelle.

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