© REUTERS/Fadi Mashan

Un nouveau combattant belge tué en Syrie

Le Vif

Alors que les combats font rage en Syrie entre les rebelles islamistes et les djihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un ressortissant belge a trouvé la mort ces derniers jours. Ce père de famille originaire de la Région bruxelloise était parti il y a plusieurs mois pour « défendre le peuple syrien contre l’oppresseur (…) et mettre fin à cette dictature ».

Par Joyce Azar

La situation en Syrie connait un important revirement depuis vendredi dernier. Des affrontements ont éclaté entre rebelles islamistes et combattants de l’EIIL, un groupe affilié à Al-Qaïda. Tous deux étaient jusqu’il y a peu alliés dans la guerre contre le régime de Bachar el-Assad. Alors que la tension est à son comble, au moins un ressortissant belge a perdu la vie dans les combats. Le décès d' »Abou Sara » a été annoncé sur les réseaux sociaux et confirmé de bonne source par LeVif.be.

L’homme, âgé de 33 ans et originaire de Bruxelles, avait quitté la Belgique après avoir « vu dans les infos du soir des photos d’enfants massacrés sous les décombres », peut-on lire sur son profil Facebook. Il aurait rapidement rejoint les djihadistes de l’EIIL, la faction qui accueille le plus de combattants étrangers.

Dans une publication datant de début décembre, il explique les raisons de son départ pour la Syrie. Confronté à l’incompréhension de l’un de ses enfants face au drame qui se déroule dans ce pays, et « ne voyant aucune réaction de la part de nos dirigeants », il explique s’être senti obligé de faire ce qu’il pouvait pour « venir en aide aux Syriens et dire non au dictateur ». Il aurait ainsi « préparé un sac avec quelques affaires et réuni deux trois euros » pour partir dans un « pays inconnu ».

Dans cette même publication, « Abou Sara » indique n’avoir aucun ressentiment envers la Belgique. « Concernant la peur de l’Europe que nous revenions avec de mauvaises intentions, je n’ai jamais voulu de mal à personne (…) je suis né en Europe, j’y ai grandi et j’ai eu mes enfants en Europe, et je remercie Dieu pour ce qu’il m’a destiné », souligne-t-il, ajoutant que si un dictateur venait à régner en Belgique, il en ferait de même.

Sur le terrain, l’homme admet avoir pris part aux combats, avec les conséquences qui s’en suivent: « J’ai fait un camp de réfugiés pour 300 familles (…), oui j’ai combattu des soldats de Bachar el-Assad, oui j’ai tué des soldats kurdes du PKK. » Et d’ajouter: « Pour certains je suis considéré comme un terroriste, pour d’autres je suis vu comme un héros. »

« Abou Sara » n’est sans doute pas le seul Belge à être tombé dans les combats ces dernières semaines. Sa mort n’a toutefois pas pu être confirmée par le ministère des Affaires étrangères. « Au vu de la situation, il est difficile de suivre les évènements et de savoir qui décède exactement », explique-t-on du côté de la Diplomatie. Début décembre, la mort d’un autre ressortissant belge, « Abou Ali el Belgiki », avait été annoncée avant d’être démentie. Récemment, l’information a refait surface, notamment dans le quotidien libanais As-Safir. L’homme, qui combattait également auprès des troupes de l’EIIL, aurait trouvé la mort dans une embuscade près d’un check point.

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