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Un lifting pour le tout jeune le traité de Lisbonne

Malgré les réticences énormes de plusieurs pays à revoir le traité de Lisbonne un an à peine après son entrée en vigueur, les 27 ont convenu vendredi de le retoucher pour créer un mécanisme de stabilité financière. Celui-ci est jugé nécessaire depuis la crise financière souveraine qui a ébranlé la zone euro au printemps dernier.

Après avoir sauvé de justesse la Grèce de la faillite avec un prêt de 110 milliards d’euros en mai, les dirigeants de la zone euro ont été contraints d’ouvrir la porte au sauvetage d’autres pays, comme l’Espagne ou le Portugal, eux aussi au centre de la spéculation.

Ils ont donc créé la Facilité européenne de stabilité financière (FESF), un organisme basé à Luxembourg habilité à lever sur les marchés des fonds avec la garantie des Etats. En cas de crise, ces fonds seraient acheminés vers le pays concerné, qui en contrepartie devrait se soumettre à un plan d’austérité drastique.

Le mécanisme n’a finalement pas été utilisé, mais la situation précaire de certains pays, comme l’Irlande, laisse penser qu’il est plus que jamais nécessaire pour dissuader la spéculation. Or, il a été prévu que la FESF s’éteindrait après une durée de trois ans, à la demande expresse de l’Allemagne, peu désireuse de signer un chèque en blanc en faveur de pays regroupés dédaigneusement dans la catégorie du
« Club Med ».

Très critiquée pour son manque de solidarité, la chancelière allemande Angela Merkel a désormais accepté de pérenniser le mécanisme, avec quelques modifications, notamment la participation du secteur privé.

Un système permanent de solidarité pourrait donc être gravé dans le marbre du traité. Les 27 ont confié vendredi au président du Conseil, Herman Van Rompuy, le soin d’explorer les pistes.

Une révision du traité pourrait s’avérer explosive, notamment si elle lance un nouveau tour de ratification et de référendums. Beaucoup privilégient dès lors une modification minimale du texte, au travers d’une procédure accélérée. Mais la boîte de Pandore semble déjà ouverte. Le chef du groupe libéral au Parlement européen, Guy Verhofstadt, a déjà plaidé pour une révision plus ambitieuse. Il préconise de « s’appuyer sur la décision de changer un des articles du traité pour en modifier quelques autres ».

L’Allemagne insiste de son côté pour prévoir une autre procédure, consistant à suspendre le droit de vote de pays dont les politiques budgétaires menacent la zone euro.

Herman Van Rompuy aura la tâche délicate de mener le processus à bon port. Il lui a été demandé de présenter ses conclusions au sommet de décembre, en sorte qu’une modification « puisse être ratifiée au plus tard à la mi-2013 ».

Le Vif.be, avec Belga

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