Le Festival de l'audiovision est une vraie chance d'intégration pour les aveugles. © REUTERS

Un festival qui permet aux aveugles de « voir » les films

Stagiaire Le Vif

Le Festival de l’audiovision à Paris propose plus d’une trentaine de films accessibles aux déficients visuels grâce au principe de l’audiodescription ou encore la description de ce qui apparait à l’écran.

Pour sa sixième édition, le Festival de l’Audiovision de Paris, proposé par l’association Valentin Haüy, ouvre encore un peu plus ses portes aux personnes aveugles. Du 1er au 15 avril, trente films, dont La famille Bélier (le récit d’une famille avec des parents muets) ou l’avant-première du film de Jamel Debbouze Pourquoi je n’ai pas mangé mon père, seront décortiqués par des audiodescripteurs. Décrivant les images du film, ces derniers permettent ainsi aux aveugles de percevoir par l’ouïe ce qu’ils ne peuvent voir avec leurs yeux. L’entrée est au tarif de 4€ tous publics, et chaque personne nécessitante sera équipée d’un casque et d’un boitier directement reliés aux paroles de l’audiodescripteur. À la base de l’évènement, on retrouve l’association Valentin Haüy, qui oeuvre depuis plus de vingt-cinq ans auprès des déficients pour faciliter leur vie quotidienne et leur permettre d’élargir leurs activités. L’association possède également sa propre formation pour devenir audiodescripteur et travaille pour obtenir la reconnaissance de leur statut. Les membres ont déjà audio décrit plus de six cents films différents.

Le reste des cinémas à la traine

Malgré la réussite des précédentes éditions et la satisfaction des jeunes aveugles, le système de l’audiovision (ou audiodescription) est encore très peu utilisé en Europe contrairement aux Etats-Unis d’où le principe est arrivé.

En Belgique, l’audiodescription se développe très progressivement surtout dans le théâtre et dans les musées. En ce qui concerne le cinéma, les Professionnels de l’Audiovisuel Francophone (PAF), créés l’an dernier, travaillent activement avec quelques audiodescripteurs, la plupart du temps bénévoles pour des associations, pour combler ce retard. Une formation au métier existe d’ailleurs depuis 2007 grâce aux Fonds Elia, qui soutiennent les projets favorisant les activités adaptées aux personnes à mobilité réduite. D’autres se développent doucement dans le reste du pays. L’association Valentin Hauÿ agit également en Wallonie.

En France, en 2014, seuls 2% des salles de cinéma étaient équipées avec le matériel adéquat malgré des aides financières. Les nécessités ne sont néanmoins, quantitativement parlant, pas les mêmes dans les deux pays puisque les aveugles représentent environ 2% de la population française pour quelque 0,2% en Belgique.

C. Ledun

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire