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Un Etat palestinien d’ici août 2011 ?

Salam Fayyad, le premier ministre palestinien annonce la création d’un Etat indépendant à l’horizon 2011. Une déclaration optimiste malgré des négociations au point mort avec le voisin israélien.

Le chef du gouvernement de l’autorité palestinienne souhaite la naissance d’un Etat, autonome et viable, en 2011. Il affirme, dans les colonnes du quotidien israélien Haaretz , « la volonté [des Palestiniens] d’exercer leur droit de vivre en liberté dans le pays où ils sont nés, au côté de l’Etat d’Israël, en toute harmonie ». La Palestine qu’il projette de construire aura la structure d’un « Etat effectif, capable de se gouverner lui-même ».

Salam Fayyad ne considère pas la résolution du conflit avec les Israéliens comme une condition sine qua non à la réalisation de son projet. Il affirme qu’il proclamerait unilatéralement un Etat ou demanderait une reconnaissance par l’ONU de leur indépendance même si les négociations de paix n’évoluaient pas. Cette volonté relève plus du pragmatisme que de l’indifférence tant le processus de paix semble dans l’impasse.

Le gel de la colonisation de Jérusalem-est et de la Cisjordanie, condition préalable à toute négociation pour l’autorité palestinienne, a été réclamé récemment par Barack Obama pour une durée de quatre mois. Par son refus, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou dresse une barrière infranchissable pour retrouver les dirigeants respectifs assis autour d’une table de négociation.

Sa situation s’avère néanmoins peu confortable. Le chef du gouvernement de l’Etat juif s’appuie sur une coalition formée de partis de centre droit et d’extrême droite, dont Israël Beitenou (Israël notre maison), hostile à tout gel de la colonisation. Il subit dans le même temps les pressions de la communauté internationale.

Au contraire, Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l’ONU, a rencontré Salim Fayyad le 20 mars à Ramallah, en Cisjordanie. Il a réaffirmé le soutien du Quartette (ONU, USA, UE et Russie) pour la création d’un Etat palestinien indépendant. La ligue arabe, réunie le week-end dernier en Libye, a appuyé le président palestinien Mahmoud Abbas dans sa considération du gel de la colonisation comme préalable à toute reprise des discussions de paix.

Toutefois, la voie pour la création d’un Etat autonome n’est pas toute tracée. L’autorité palestinienne reste confrontée à un problème majeur. Aujourd’hui, 300 000 Israéliens vivent en Cisjordanie, 190 000 à Jérusalem-est, et plus de 19 000 sur le plateau du Golan. Des colonies parfois entourées d’un « mur de la honte » séparant les deux communautés. L’optimisme du premier ministre palestinien contraste encore fortement avec la réalité du terrain.

Guillaume Bur, avec Belga.

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