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Un effort international pour prévenir le terrorisme nucléaire

Le Vif

Le président Barack Obama réunit jeudi et vendredi à Washington le quatrième sommet international sur la sécurité nucléaire, qui vise à prévenir l’accès de terroristes à des matériaux ou des installations nucléaires.

Tout au long de ce processus, les dirigeants mondiaux ont cherché à mieux prévenir le vol ou l’acquisition de matériaux nucléaires par des extrémistes.

Ils ont aussi renforcé la lutte contre le commerce illégal de ces matériaux, et fait baisser les stocks d’uranium enrichi et de plutonium (utilisés pour les bombes atomiques) dispersés dans le monde.

Leur objectif a également été de renforcer la cybersécurité des centrales nucléaires.

Les experts reconnaissent que des progrès ont été faits.

Depuis le premier sommet en 2010, quatorze nations se sont débarrassées de leurs stocks de matériaux fissiles, et d’autres pays ont accéléré leurs efforts pour s’en séparer.

Le Japon par exemple a renvoyé ce mois-ci aux Etats-Unis du plutonium permettant de fabriquer une cinquantaine de bombes.

Mais selon les experts de l’Initiative contre la menace nucléaire (NTI), les efforts des gouvernements sont en train de ralentir, et des failles demeurent dans la sécurité de bien des installations nucléaires dans le monde.

Selon une étude de 2015 du Panel international sur les matériaux fissiles, il reste assez de plutonium et d’uranium enrichi dans le monde pour fabriquer l’équivalent de 200.000 bombes nucléaires comme celle d’Hiroshima.

Sharon Squassoni, spécialiste en prolifération au Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS), souhaite que des pays restés sur la réserve jusqu’à maintenant se joignent activement au processus.

En 2014, 35 pays ont pris des engagements, mais des poids-lourds comme la Chine, l’Inde et le Pakistan n’ont pas participé à cet effort. « Il serait vraiment important que ces pays participent », a-t-elle estimé.

La manière dont le travail accompli ces dernières années pourra se poursuivre figure parmi les grandes questions à trancher lors de ce dernier sommet pour M. Obama.

Son administration a été la locomotive de ces sommets, et il reste encore à définir qui va prendre le relais après son départ.

La Russie ne sera cette année qu’une simple observatrice.

Des experts regrettent par ailleurs que les Etats n’aient pas inclus les armes nucléaires dans leurs discussions. « Nous devrions avoir un agenda (…) qui couvre toutes les matières fissiles, civiles et militaires », selon Bruce Blair, co-fondateur de l’organisation anti-armes nucléaires Global Zero.

Le premier sommet pour la sécurité nucléaire s’était tenu en 2010 à Washington. Il a été suivi des sommets de Séoul en 2012, et la Haye en 2014.

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