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Un Brexit pénaliserait la Belgique, l’Allemagne et la France, selon une étude

Un Brexit plongerait le Royaume-Uni dans la récession dès 2019 et pénaliserait principalement des pays comme la Belgique, l’Allemagne ou la France, indique une étude de l’assureur-crédit Euler Hermes publiée jeudi.

En cas de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, la Belgique, l’Irlande et les Pays-Bas seraient les trois pays les plus exposés, suivis dans l’ordre par l’Allemagne, la France et les Etats-Unis, prévient Euler Hermes dans cette étude consacrée aux conséquences d’un « Brexit ».

Les trois premiers subiraient « un impact particulièrement significatif (…) du fait de leurs exportations et de leurs investissements croisés avec le Royaume-Uni », avec une hausse de défaillances d’entreprises de 1,5% à 2,5%. Le Royaume-Uni est en effet le 4e client de la Belgique, qui y a exporté plus de 17 milliards d’euros en 2014 selon les chiffres diffusés par l’Awex (Agence wallonne à l’exportation). La Grande-Bretagne est également le 4e fournisseur de la Belgique, avec 11,9 milliards d’importations provenant de ce pays.

Pour sa part, l’Allemagne « serait aussi considérablement affectée, perdant au total 6,8 milliards de livres (8,9 milliards d’euros) d’exportations de marchandises, dont 2 milliards (2,6 mds euros) pour le secteur automobile », révèle l’étude. Pour la France, les pertes atteindraient 3,2 milliards d’euros. Un Brexit « serait particulièrement préjudiciable aux exportations en chimie (-0,52 milliard), en machines et équipements (-0,48 milliard), et en agroalimentaire (-0,39 milliard) », a estimé Ana Boata, économiste Europe d’Euler Hermes, citée dans l’étude. Quant aux conséquences pour la Grande Bretagne, Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes, est convaincu que le pays « entrera en récession dès 2019 ».

Un Brexit « provoquerait un recul considérable de son PIB et une forte dépréciation de la livre sterling, dégradant les chiffres d’affaires et les marges des entreprises britanniques », a-t-il prévenu. En cas de sortie de l’Union européenne (UE), le PIB du Royaume Uni « reculerait de 4,3 points d’ici 2019 et 1.700 cas de défaillances d’entreprises supplémentaires seraient recensées », prévient l’assureur-crédit qui estime à 30 milliards de livres (près de 39 milliards d’euros) les pertes à l’export pour le pays, « soit 8% du total de ses exportations ».

« Il faudrait au moins 10 ans au Royaume-Uni pour combler ce vide », assure l’étude. Si Londres parvient à négocier un accord de libre-échange avec Bruxelles après le Brexit, la croissance subirait un impact plus modéré mais qui atteindrait tout de même 2,8%. « Même si un nouvel accord de libre-échange avec l’UE est signé, la hausse des coûts de financement, le désinvestissement et la chute des exportations contribueront à l’apparition d’un climat d’affaires tendu au Royaume-Uni », assure M. Subran.

Les Britanniques vont décider par référendum le 23 juin si leur pays restera ou non membre de l’UE.

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