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Un attentat d’Al-Qaïda déjoué au Canada

Le Vif

La police canadienne a déjoué lundi un projet d’attentat visant un train de passagers préparé par deux hommes, arrêtés à Toronto et Montréal, qui recevaient leurs ordres d’éléments d’Al-Qaïda établis en Iran.

« Ces individus voulaient mener une attaque terroriste » contre un train de passagers de la société d’Etat canadienne Via Rail, a indiqué la Gendarmerie Royale du Canada (police fédérale) lors d’une conférence de presse. « Ils ont surveillé des trains et des rails de la région de Toronto », la capitale économique du pays, a ajouté un responsable, en se refusant à fournir d’autres détails. Selon plusieurs médias locaux, ils visaient en particulier la liaison très fréquentée New York-Toronto.

La police, invoquant l’enquête en cours, n’a pas voulu préciser le pays d’origine des suspects, qui ont été arrêtés lundi et n’ont pas la citoyenneté canadienne, ni dire depuis quand ils se trouvaient au Canada. Elle s’est limitée à indiquer qu’il s’agissait de Chiheb Esseghaier, 30 ans, résidant à Montréal, et Raed Jaser, 35 ans, établi à Toronto. Ils ont été inculpés pour « complot en vue de commettre un attentat terroriste » et « complot (…) sous la direction d’un groupe terroriste », a indiqué la GRC.

Toutefois, sur son compte du réseau professionnel LinkedIn dont Radio-Canada a pu établir l’authenticité, Esseghaier se présente comme un ingénieur tunisien détenant un poste de chercheur en post-doctorat à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) du Québec depuis novembre 2010. Radio-Canada a obtenu confirmation de ces informations de l’INRS et de la GRC. Son profil est illustré d’un drapeau noir, marqué d’inscriptions en blanc portant la profession de foi musulmane, et qui est devenu l’étendard des salafistes: « Il n’y a de Dieu que Dieu et Mahomet est son prophète ».

« Des ordres et des conseils » venus d’Al-Qaïda

Les deux hommes « recevaient du soutien d’éléments d’Al-Qaïda se trouvant en Iran », en particulier « des ordres et des conseils », a souligné la police. Toutefois, « il n’y a aucune information indiquant que ces attaques étaient soutenues par l’Etat iranien », a précisé la GRC, sans développer.

« Les arrestations d’aujourd’hui démontrent que le terrorisme continue d’être une menace réelle pour le Canada », a fait valoir le ministre canadien de la Sécurité publique, Vic Toews, en louant le travail des policiers canadiens impliqués, ainsi que du Service du renseignement de sécurité. « J’aimerais également remercier le FBI (police fédérale américaine) pour son assistance tout au long de l’enquête et pour sa coopération qui a permis cette conclusion heureuse », a-t-il ajouté.

L’attaque n’était pas « imminente » Ce projet d’attentat n’a aucun lien avec celui de Boston, dans le nord-est des Etats-Unis, qui a fait il y a une semaine trois morts et quelque 200 blessés, mais la GRC a reconnu que ce dernier avait précipité son entrée en scène concernant cette enquête débutée en août dernier.

Les autorités canadiennes ont noté que l’attentat « était encore à l’étape de la préparation » et qu’aucune attaque n’était « imminente ». « Ces arrestations sont le résultat d’une coopération transfrontalière approfondie », a salué dans un communiqué l’ambassadeur des Etats-Unis à Ottawa, David Jacobson.

C’est la première fois au Canada que des chefs d’accusation impliquant Al-Qaïda sont déposés. Relativement épargné par le terrorisme international, le Canada est toutefois apparu ces derniers temps comme un vivier pour le recrutement de futurs extrémistes islamistes.

Des médias rapportaient encore la semaine dernière que la spectaculaire attaque menée le 14 avril par un commando de shebab à Mogadiscio (au moins 34 morts) avait été dirigée par un ancien étudiant canadien, Mahad Ali Dhore.

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