John Kerry, secrétaire d'État américain. © REUTERS/Brendan Smialowski

Un accord à la COP21 ne sera pas juridiquement contraignant

La conférence de l’Onu sur le réchauffement climatique à Paris (COP21) ne fournira pas de traité juridiquement contraignant obligeant les pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, a affirmé le secrétaire d’Etat américain John Kerry au quotidien britannique Financial Times mercredi.

« Ce ne sera certainement pas un traité (…) Il n’y aura pas d’objectifs de réduction juridiquement contraignants comme cela avait été le cas à Kyoto », a indiqué John Kerry, selon le quotidien, en référence au protocole de Kyoto de 1997 par lequel les pays signataires s’engageaient à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre.

La Conférence des Parties (COP21), du 30 novembre au 11 décembre à Paris, rassemblera une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement et vise à obtenir un accord pour réduire les émissions de gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique et de ses conséquences catastrophiques en terme de montée du niveau de la mer notamment.

Mercredi un groupe d’une quarantaine de pays particulièrement menacés par le phénomène ont lancé un appel depuis Manille pour que la COP21 débouche sur un engagement plus sévère que la limitation prévue à 2° de ce réchauffement par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle. Ils préconisent une limitation à 1,5° affirmant que sinon plus d’un milliard de personnes risquent de disparaître suite aux conséquences de la montée du mercure.

Le G20 dépense 452 milliards de dollars par an pour soutenir les énergies fossiles

Les Etats du G20 soutiennent la production d’énergies fossiles à hauteur de 452 milliards de dollars par an malgré leur impact sur le changement climatique, affirment deux ONG à trois semaines de la conférence de l’ONU sur le climat (COP21).

« Les gouvernements du G20 investissent environ 452 milliards de dollars par an pour soutenir la production de combustibles fossiles, bien qu’ils aient pris l’engagement de les supprimer pour éviter un changement climatique catastrophique », ont affirmé l’Overseas Development Institute et Oil Change International dans un rapport publié jeudi.

Ces deux organisations non gouvernementales affirment avoir, pour la première fois, regroupé des informations sur les divers soutiens financiers apportés à la production de pétrole, gaz et charbon par ce club de pays riches et émergents, dont les chefs d’Etat et de gouvernement se réunissent dimanche et lundi à Antalya (Turquie).

Pour donner un ordre de comparaison, elles affirment avoir découvert « que le soutien qu’apporte le G20 à la production de combustibles fossiles (452 milliards de dollars) représente presque quatre fois le montant total des subventions mondiales aux énergies renouvelables (121 milliards de dollars) ».

« Ce soutien existe malgré les impératifs mondiaux consistant à laisser dans le sol les trois quarts des réserves actuelles de combustibles fossiles et malgré la baisse du rendement du charbon et des nouvelles réserves de pétrole et de gaz difficilement accessibles », soulignent ces ONG.

Pour parvenir à la somme totale de 452 milliards de dollars, les ONG ont étudié pour les années 2013 et 2014 trois types de soutien financier des autorités. Elles ont distingué les subventions nationales et aménagements fiscaux (78 milliards de dollars), les investissements des entreprises publiques engagées dans ce secteur (286 milliards) et l’appui apporté par les institutions financières publiques, par exemple sous forme de prêts bancaires (88 milliards de dollars).

Contenu partenaire