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Ukraine: Une intervention de l’armée russe n’est « pas nécessaire pour le moment »

Le Vif

Le président de la chambre basse du Parlement russe (Douma), Sergueï Narychkine, a estimé lundi qu’une intervention de l’armée russe en Ukraine n’était « pas nécessaire pour le moment ».

« La décision prise par le Conseil de la Fédération (sénat russe) nous donne ce droit, et nous pouvons l’utiliser si nécessaire, mais ce n’est pas nécessaire pour le moment », a déclaré M. Narychkine à la chaîne de télévision publique Russie 24.

Interrogé par un journaliste lui demandant s’il y avait une possibilité de trouver une solution à la situation en Ukraine par un dialogue politique, le président de la Douma a répondu « évidemment ». « Je ne veux même pas, comme mes collègues, prononcer le mot ‘guerre' », a-t-il ajouté.

A la demande du président Vladimir Poutine, les deux chambres du Parlement russe avaient donné leur feu vert samedi pour une intervention militaire en Ukraine, « jusqu’à la normalisation de la situation politique dans ce pays » où de nouvelles autorités pro-occidentales ont été portées au pouvoir après trois mois de manifestations contre le régime du président pro-russe déchu Viktor Ianoukovitch.

Lundi, des commandos armés pro-russes ont pris de fait le contrôle de la Crimée, péninsule ukrainienne à majorité russophone, la plus farouchement opposée aux nouvelles autorités de Kiev.

Angela Merkel: « Poutine a perdu tout contact avec la réalité »

A l’issue de son entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, la chancelière allemande, Angela Merkel, a affirmé à Barack Obama que le président russe avait perdu « tout contact avec la réalité », selon le New York Times.

La chancelière allemande Angela Merkel a affirmé au président américain Barack Obama que M. Poutine « a perdu tout contact avec la réalité. » « Il est dans un autre monde », aurait ajouté Angela Merkel lorsqu’elle a contacté lundi M. Obama après son entretien téléphonique avec le président russe, selon le quotidien New York Times.

Après l’échange avec la chancelière allemande, M. Poutine a accepté de charger un groupe d’experts internationaux d’examiner la situation en République ukrainienne autonome de Crimée. Des observateurs de l’OSCE vont se rendre lundi soir en Ukraine.

L’UE menace de remettre en cause ses relations avec la Russie

L’Union européenne a menacé lundi de remettre en cause ses relations avec la Russie en l’absence de « désescalade » en Ukraine.

« En l’absence de mesures de désescalade de la part de la Russie, l’UE devrait décider des conséquences sur les relations bilatérales entre l’UE et la Russie », ont indiqué les ministres européennes des Affaires étrangères dans une déclaration, obtenue par l’AFP, à l’issue d’une réunion d’urgence sur la crise ukrainienne à Bruxelles.

Le texte évoque des conséquences pour « les discussions bilatérales avec les autorités russes sur les visas », de même que sur un nouvel accord de coopération.

« Si il n’y a pas de mesures rapides et concrètes de désescalade, toute une série de contacts seront coupés », a confirmé le ministre français, Laurent Fabius. Il a cité « la suspension des discussions sur les visas et les accords économiques ».

« S’il n’y a pas désescalade avant jeudi, ces mesures prendront effet », a-t-il affirmé, en confirmant que jeudi était « le jour probable » d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement. « La France souhaite que ce sommet se tienne », a-t-il dit.

« Si la Russie ne décide pas de contribuer de manière crédible et rapide à la désescalade, nous devrons prendre des décisions qui affecteront nos relations avec la Russie », a déclaré son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier.

La Russie dément l’ultimatum lancé aux forces ukrainiennes en Crimée

Les forces russes ont adressé un ultimatum aux militaires ukrainiens présents en Crimée, les enjoignant de se rendre sous peine d’être attaqués, a déclaré lundi un responsable du ministère ukrainien de la Défense. Une information que la Russie dément.

« L’ultimatum est le suivant: reconnaître les nouvelles autorités (pro-russes) en Crimée, déposer les armes et s’en aller, ou être prêt à subir un assaut », a dit Vladislav Seleznev, ajoutant qu’il en ignorait l’échéance précise.

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