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Ukraine: Nouvelles sanctions contre la Russie

Le Vif

Les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont adopté mercredi soir de nouvelles sanctions contre la Russie, accusée de soutenir les milices indépendantistes à l’oeuvre dans l’est de l’Ukraine, où les violences n’ont pas cessé malgré les appels au cessez-le-feu. Obama défend lui aussi le durcissement des sanctions contre Moscou.

Après avoir déjà frappé de mesures financières et diplomatiques plusieurs personnalités à la suite de l’annexion de la Crimée, les Européens ont décidé d’élargir la liste des sanctions aux entités « qui soutiennent matériellement ou financièrement des actions menaçant la souveraineté territoriale de l’Ukraine ». Les entités en question seront identifiées à brève échéance. Les dirigeants demandent aussi à la Banque européenne d’investissement (BEI) de suspendre la signature de nouveaux projets de financement en Russie, et appellent la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) à en faire autant. Ils appellent enfin la Commission européenne à revoir ses programmes de coopération avec la Russie, en vue de suspendre certains d’entre eux. Les décisions seront prises « au cas par cas » et ne doivent pas viser les projets impliquant la société civile, soulignent les chefs d’Etat et de gouvernement, qui se déclarent prêts à prendre de nouvelles mesures en fonction de l’évolution de la situation. Ces sanctions ont été rendues publiques peu après l’annonce par les Etats-Unis d’un renforcement, plus musclé, de leurs propres mesures de rétorsion contre la politique russe en Ukraine. Washington a notamment décidé de geler les avoirs du géant russe des hydrocarbures Rosneft, avec lequel les entreprises américaines ne sont par ailleurs plus autorisées à mener des transactions. Ce groupe pétrolier jouit d’une influence grandissante depuis qu’il est dirigé par un proche du président Vladimir Poutine, Igor Setchine. Les sanctions américaines visent également la banque du géant gazier russe Gazprom, Gazprombank, ainsi que les autorités séparatistes de Donetsk et de Lougansk, qui tentent de faire sécession dans l’est de l’Ukraine. La Russie a jugé jeudi les nouvelles sanctions américaines prises à son encontre « scandaleuses » et « totalement inacceptables », et a promis d’y répondre par des mesures « douloureuses », a annoncé le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.

Obama défend le durcissement des sanctions contre Moscou

Le président américain Barack Obama a déclaré mercredi que l’imposition de nouvelles sanctions contre la Russie pour son rôle en Ukraine était la démonstration que Moscou ne pouvait pas agir impunément dans ce pays.

« Ce que nous attendons c’est que les dirigeants russes se rendent compte une fois de plus que leurs agissements en Ukraine ont des conséquences, notamment l’affaiblissement de l’économie russe et un isolement diplomatique croissant », a déclaré M. Obama lors d’une courte allocution à la Maison Blanche. Il a indiqué avoir « en coordination avec les alliés (…), clairement fait savoir à la Russie qu’elle devait cesser le flot des armes et de combattants à la frontière (…) et faire pression sur les séparatistes pour libérer les otages et soutenir un cessez-le feu ». « Jusqu’à présent, la Russie n’a pris aucune de ces mesures », a-t-il ajouté et « le soutien de la Russie aux séparatistes et les violations de la souveraineté de l’Ukraine se poursuivent ».
Peu avant, les Etats-Unis avaient annoncé un durcissement des sanctions économiques contre la Russie, en visant notamment le géant russe des hydrocarbures Rosneft. « En imposant des sanctions à des entités du secteur financier et énergétique, le Trésor (américain) a augmenté les coûts de l’isolement économique de la Russie », a assuré le Trésor américain dans son communiqué. Rosneft, à l’influence grandissante depuis qu’il est dirigé par un proche du président Vladimir Poutine, Igor Setchine, voit ainsi ses éventuels avoirs aux Etats-Unis gelés. Les sanctions interdisent également aux entreprises américaines de mener des transactions avec le géant russe, devenu début 2013 le premier producteur de pétrole coté en Bourse dans le monde. Le nouveau round de sanctions annoncé mercredi vise également la banque du géant gazier russe Gazprom, Gazprombank, et la banque publique russe VEB, qui compte le Premier ministre russe Dmitri Medvedev parmi ses dirigeants, selon le communiqué du Trésor. La Russie a aussitôt réagi, jugeant ces nouvelles sanctions « scandaleuses » et « totalement inacceptables » et promis d’y répondre par des mesures « douloureuses », selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. Les Etats-Unis avaient menacé depuis plusieurs semaines de durcir leurs sanctions contre la Russie, accusée de déstabiliser l’est de l’Ukraine. Les Etats-Unis ont également placé mercredi sur leur liste noire les autorités séparatistes de Donetsk et de Lougansk, qui tentent de faire sécession dans l’Est de l’Ukraine. Huit entreprises russes de fabrication d’armes sont également ajoutées à la liste noire américaine, a annoncé le Trésor.

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