/ © Reuters

Ukraine : les observateurs de l’OSCE essuient des tirs

Des observateurs de l’OSCE, chargés de surveiller l’application de la trêve dans l’est de l’Ukraine, ont été la cible de tirs par des hommes en uniforme, a annoncé jeudi l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

L’incident, le premier de ce genre à être rapporté, s’est produit mercredi dans une zone sous contrôle de l’armée ukrainienne à 15 km à l’ouest de Donetsk, bastion des séparatistes prorusses, et n’a pas fait de victime. Selon l’OSCE, deux de ses véhicules faisaient route vers Donetsk en milieu de journée quand, à l’approche d’un camion transportant « une grosse caisse en bois verte » 80 mètres plus loin, ils ont essuyé des tirs d’un des deux occupants vêtus d’un uniforme. « Un des soldats s’est levé et a tiré deux coups de feu en direction du convoi de l’OSCE. Les balles sont passées à environ deux mètres du second véhicule de l’OSCE », a indiqué l’organisation dans son rapport quotidien. « Les personnels voyageant dans ce véhicule ont clairement entendu des bruits en provenance de la chaussée ou des fragments de balle touchant leur véhicule », a-t-elle ajouté, en précisant que le convoi avait immédiatement quitté la zone pour des raisons de sécurité.

Les véhicules de la mission d’observations spéciale (SMM) de l’OSCE en Ukraine sont généralement clairement identifiés comme tels avec le nom de l’organisation écrit en noir sur la carrosserie blanche. La mission d’observation a été critiquée par les deux camps qui remettent en cause son impartialité. Vendredi, la Russie, favorable aux séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine, a accusé les observateurs de soutenir de facto les autorités de Kiev en dévoilant, selon elle, les déplacements des forces rebelles ou en omettant de mentionner les violations de la trêve par les troupes ukrainiennes. Dans le camp opposé, l’OSCE a aussi été accusée de révéler les positions de l’armée ukrainienne. Plus tôt cette année, des observateurs de la SMM ont été retenus contre leur gré par des séparatistes pendant plusieurs semaines avant d’être relâchés.

Malgré un cessez-le-feu conclu le 5 septembre entre l’armée ukrainienne et les séparatistes de l’est du pays, les violences sont quotidiennes dans la région. Selon l’ONU, plus de 4.100 personnes y ont péri depuis le début des hostilités en avril. Jeudi, les rebelles de Donetsk ont fait état d’un mort et de trois blessés dans leurs rangs au cours des dernières heures. L’armée ukrainienne a déploré six blessés. Dans la région de Lougansk, autre bastion des séparatistes, une infirmière de 58 ans a été tuée et un autre civil blessé dans le bombardement d’un village, a par ailleurs annoncé un porte-parole des autorités régionales.

Contenu partenaire