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Ukraine: 7 militaires tués dans l’Est

Le Vif

Sept militaires ukrainiens ont été tués par des tirs au lance-roquette de la part d’insurgés pro-russes dans l’Est du pays, en proie depuis des semaines à une insurrection armée, ont indiqué mardi les autorités ukrainiennes.

Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière contre les militaires ukrainiens depuis le début de l’opération lancée à la mi-avril par les autorités à l’encontre des séparatistes dans l’Est.

Le convoi militaire ukrainien est tombé dans une embuscade tendue « cyniquement et traîtreusement » par plus de 30 rebelles près du village d’Oktiabrské, situé entre les villes rebelles de Slaviansk et Kramatorsk (région de Donetsk), selon le ministère de la Défense.

Les tirs de lance-grenades ont atteint le moteur d’un blindé ukrainien qui a explosé, selon le ministère de la Défense. Les soldats ont riposté et « de longs combats ont suivi », selon la même source.

Kiev menace de poursuivre la Russie en justice, et l’accuse de lui avoir volé du gaz

Le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a menacé mardi la Russie de la poursuivre en justice si elle ne baisse pas ses prix du gaz, et l’a accusée de lui avoir volé du gaz en annexant la Crimée.

« Nous avons envoyé à Gazprom une notification avant procès demandant à la Russie de revoir rapidement l’accord (sur les prix du gaz) qui doit être basé sur les conditions de marché. Si la Russie rejette cela, nous la poursuivrons devant la Cour (d’arbitrage)à Stockholm », a déclaré M. Iatseniouk lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre avec la Commission européenne à Bruxelles.

« Il leur reste 20 jours. C’est le dernier appel à la Russie pour s’assoir à la table des négociations et trouver une solution », a-t-il ajouté, en appelant une nouvelle fois Moscou à « arrêter d’utiliser le gaz comme un nouveau type d’arme ».

M. Iatseniouk a aussi accusé la Russie d’avoir « saisi des biens ukrainiens » lors de l’annexion de la Crimée, en évoquant un montant de 10 milliards de dollars, notamment avec les compagnies pétrolières et gazières. « Ils ont volé plus de 2 milliards de mètres cube de gaz », a-t-il ajouté. « Nous règlerons cela aussi devant les tribunaux ».

Après la destitution du président Viktor Ianoukovitch et l’arrivée au pouvoir de nouvelles autorités pro-européennes, la Russie a mis fin aux réductions qu’elle accordait à l’Ukraine. Le prix du gaz russe appliqué à l’Ukraine a été porté à 485 dollars pour 1.000 mètres cube, l’un des plus élevés des pays d’Europe. En moyenne les pays de l’UE paient entre 350 et 400 dollars les 1.000 mètres cube.

M. Iatseniouk a promis que si Moscou revenait au prix précédent de 268 dollars, « l’Ukraine paierait ses arriérés dans les 10 jours ».

Le géant russe Gazprom a réclamé mardi à la compagnie publique ukrainienne Naftogaz 1,66 milliard de dollars de pré-paiement pour ses livraisons de gaz du mois de juin. Elle a indiqué que les « arriérés » s’établissaient actuellement à 3,505 milliards de dollars.

Lundi, Gazprom avait prévenu qu’il couperait ses livraisons de gaz à l’Ukraine dès le 3 juin si Kiev n’avait pas réglé d’ici là sa facture à l’avance pour ce mois.

L’Union européenne, la Russie et l’Ukraine cherchent une date et un lieu pour une nouvelle rencontre consacrée à la sécurité de l’acheminement du gaz russe via l’Ukraine, a-t-on appris mardi auprès de la Commission européenne.

La crise ukrainienne déborde dans l’espace Par ailleurs, la Russie n’a pas l’intention de prolonger l’exploitation de la Station spatiale internationale (ISS) au-delà de 2020 comme le souhaitent les Américains, a indiqué mardi le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine, en charge du secteur spatial au gouvernement, connu pour sa rhétorique anti-occidentale.

« Après 2020, nous aimerions réorienter ces moyens financiers dans des projets spatiaux ayant plus d’avenir », a-t-il poursuivi. « Nos collègues américains ont exprimé un certain intérêt à prolonger le travail de l’ISS jusqu’en 2024, mais l’Agence spatiale fédérale et le Fonds des recherches d’avenir sont prêts à faire certaines propositions stratégiques nouvelles liées au développement de l’industrie spatiale russe après 2020 », a-t-il expliqué.

En janvier, la Nasa a annoncé la prolongation de la durée de vie de l’ISS, un avant-poste et laboratoire orbital mis en orbite en 1998 qui a coûté au total cent milliards de dollars, de quatre ans, soit jusqu’en 2024.

Or, si « le segment russe peut exister indépendamment de l’américain, l’américain ne peut fonctionner indépendamment du russe », a souligné M. Rogozine. Les vaisseaux russes Soyouz sont, depuis l’arrêt des navettes spatiales américaines, le seul moyen d’acheminer et de rapatrier les équipages de l’ISS.

Dmitri Rogozine, qui fait partie des responsables russes influents sanctionnés par l’Union européenne dans le contexte de la crise ukrainienne, avait averti fin avril les Etats-Unis qu’ils « exposaient » leurs astronautes de l’ISS en adoptant des sanctions contre Moscou qui peuvent toucher le secteur spatial russe.

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