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UE : pas de consensus sur la reconnaissance de l’opposition en Libye

La reconnaissance par la France du Conseil national de transition (CNT) libyen comme opposition légitime au régime de Mouammar Kadhafi a suscité des réactions « réservées voire négatives » de la part de nombreux ministres des Affaires étrangères réunis jeudi à Bruxelles, a indiqué le ministre belge Steven Vanackere à l’issue d’un Conseil informel.

« Ce n’est pas tout de dire ‘je suis contre Kadhafi’ pour être suivi par la communauté internationale, il y a d’autres conditions à respecter », a souligné M. Vanackere. La « ligne de l’Elysée », qui est aussi celle du parlement européen, n’a pas conduit à un consensus parmi les Vingt-sept, alors qu’ils s’étaient réunis pour préparer leur sommet du lendemain sur la Libye et la situation des pays au sud de la Méditerranée, a-t-il ajouté.

Rappelant que les Etats reconnaissent d’autres Etats et non des partis, Steven Vanackere a incité au dialogue avec plusieurs partenaires d’opposition en Libye. Il convient aussi de vérifier les « conditions de représentativité » de ceux qui se présentent comme l’opposition légitime, a-t-il ajouté. « La preuve (de cette représentativité) doit encore être fournie », a fait remarquer M. Vanackere.

Le ministre belge a répété la conviction des Vingt-sept selon laquelle « le régime de Kadhafi court à sa fin » et a « dépassé un point de non-retour » en recourant à une répression violente. En plus de la mission humanitaire que l’Europe devra assumer, la « nécessité absolue » sera de développer une stratégie pour la Libye et les pays du monde arabe qui ont connu des évolutions ces dernières semaines.

Associer dans cette stratégie des organisations « qui ne sont pas dans le giron européen, telles que la Ligue arabe, l’Union africaine, les Etats du Golfe », ne pourra qu’en renforcer la légitimité, a commenté Steven Vanackere.

Quant à l’idée d’une « no fly zone » sur l’espace aérien libyen, cette question n’est pas tranchée. Aux yeux de la Belgique, une intervention devrait quoi qu’il en soit être couverte par un mandat des Nations unies et opérée en coopération avec la Ligue arabe. Enfin, l’Europe devrait dans ce cas montrer qu’elle est prête à apporter un soutien à long terme à la transition démocratique, a prévenu Steven Vanackere.

Le Vif.be, avec Belga

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