© EPA

UE: la question de l’adhésion de la Turquie divise

Entamées en 2005, les négociations pour une adhésion turque à l’UE avancent au ralenti notamment à cause de l’opposition de certains pays. La Turquie n’est pas mûre pour intégrer l’Union européenne, a estimé le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle, dans un entretien au quotidien allemand Bild aujourd’hui. Dans le même temps, le Premier ministre britannique David Cameron a exprimé sa « colère » face aux entraves à l’adhésion de la Turquie, lors d’une visite officielle à Ankara.

« Si la questiondevait être décidée aujourd’hui, la Turquie ne serait pas en mesure de rejoindre l’UE et l’Union européenne ne serait pas en mesure de l’accueillir », a déclaré le ministre libéral à la veille d’une visite à Istanbul. « Il est en revanche de notre intérêt que la Turquie s’oriente vers l’Europe (et) pas seulement pour des raisons économiques », a-t-il ajouté.

« Le pays peut aider de façon très constructive au règlement de nombreux conflits, qu’il s’agisse de l’Afghanistan, de l’Iran, du Yémen ou du Proche-Orient », selon lui. Mais « celui qui donne l’impression que l’adhésion est proche se trompe », insiste le ministre, laissant ouverte la question d’un référendum pour décider de l’adhésion turque à l’UE. « On ne devrait pas spéculer sur des choses qui seront d’actualité dans des années ».

Toutefois, la chancelière Angela Merkel et son parti chrétien-démocrate CDU s’opposent à une pleine adhésion de la Turquie à l’UE. Les libéraux du FDP de M. Westerwelle sont considérés comme plus ouverts aux ambitions européennes d’Ankara. La France et l’Allemagne redoutent l’arrivée dans le club européen d’un pays de 73 millions d’habitants, presque tous musulmans. Mais aussi de l’impasse à Chypre et de la lenteur des réformes en Turquie.

Cameron en « colère »

De son côté, le Premier ministre britannique David Cameron a exprimé sa « colère » face aux entraves à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. « Quand je pense à ce qu’a fait la Turquie pour défendre l’Europe en tant qu’alliée de l’Otan et ce que la Turquie fait maintenant en Afghanistan aux côtés des alliés européens, cela me met en colère de constater que votre marche vers une adhésion à l’Union européenne peut être découragée de la façon dont elle l’a été », a-t-il dit dans un discours devant des hommes d’affaires.

« Je pense que c’est une erreur de dire que la Turquie peut monter la garde devant le camp, mais sans être autorisée à entrer dans la tente. Aussi, je resterai votre avocat le plus déterminé pour une adhésion à l’Union européenne et pour une plus grande influence à la table de la diplomatie européenne », a ajouté M. Cameron.

La Commission européenne a salué les propos tenus par le Premier ministre britannique. Le commissaire à l’élargissement Stefan Füle et la diplomate en chef de l’UE Catherine Ashton étaient en Turquie le 13 juillet et y ont « réaffirmé la perspective d’une entrée dans l’UE de la Turquie », a indiqué un porte-parole de la Commission. « A cet égard, nous ne pouvons que saluer la volonté qu’a le Premier ministre Cameron de faire avancer cette procédure », a-t-il ajouté. « La Commission a aussi exprimé l’espoir que davantage de chapitres dans les négociations puissent être ouverts cette année, si la Turquie remplit les conditions nécessaires », a encore dit son porte-parole.

Le Vif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire