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Turquie: les négociations d’adhésion à l’UE « effectivement au point mort »

Le Vif

L’UE a constaté mardi que les négociations d’adhésion avec la Turquie étaient « effectivement au point mort », alors que ce pays « s’éloigne de plus en plus » du bloc, selon les conclusions d’une réunion des 28 ministres des Affaires européennes à Luxembourg.

« Le Conseil note que la Turquie s’éloigne de plus en plus de l’Union européenne. Les négociations d’adhésion de la Turquie sont donc effectivement au point mort », est-il écrit dans le document qui a conclu la discussion des 28 sur les perspectives d’élargissement de l’UE.

Il est précisé qu' »aucun nouveau chapitre ne peut être envisagé pour l’ouverture ou la fermeture et aucun autre travail de modernisation de l’union douanière UE-Turquie n’est prévu ».

Ces conclusions font écho à celles du dernier rapport d’évaluation de la Commission européenne sur les pays candidats à l’adhésion publié en avril, quand l’exécutif européen avait déjà écarté toute ouverture d’un nouveau chapitre des discussions sur l’adhésion d’Ankara.

Les relations entre l’UE et la Turquie se sont très fortement tendues depuis la tentative manquée de putsch de juillet 2016 et les purges massives touchant opposants et journalistes qui ont suivi.

Mardi, deux jours après la réélection du président Recep Tayyip Erdogan à la tête du pays, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le président du Conseil européen Donald Tusk lui ont adressé une lettre commune de félicitations, très courte.

« La Turquie est un pays candidat et un partenaire clé pour l’Union européenne. Nous avons hâte de continer à travailler étroitement avec vous sur des sujets d’intérêt communs pour les relations UE-Turquie, comme la sécurité, la migration et l’énergie », ont simplement déclaré les deux dirigeants.

Dans leurs conclusions, les ministres saluent certes l’effort d’Ankara pour l’accueil de plus de 3,5 millions de réfugiés sur son territoire, mais déplorent par ailleurs « l’ampleur et la portée disproportionnées des mesures prises » dans le sillage du coup d’Etat manqué.

Ils appellent ainsi la Turquie à « inverser les tendances négatives de façon urgente ».

Parmi les préoccupations du Conseil: « le recul continu et profondément inquiétant de l’Etat de droit et des droits fondamentaux, dont la liberté d’expression », mais aussi « la détérioration de l’indépendance et du fonctionnement du judiciaire », ainsi que les mesures ciblant des journalistes, des universitaires, des membres de partis politiques et parlementaires, des défenseurs des droits de l’Homme, ou encore des utilisateurs de réseaux sociaux.

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