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Turquie : « Le rétablissement de la peine de mort constitue une ligne rouge », avertit Reynders

« Le rétablissement de la peine de mort marquerait la fin de toute perspective européenne pour la Turquie », avertit lundi le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, au lendemain du référendum qui a vu le ‘oui’ au renforcement des pouvoirs présidentiels l’emporter en Turquie.

« Je prends acte du résultat du référendum. Celui-ci est serré mais semble conforme à la constitution. Nous en aurons la confirmation dans la journée via l’évaluation de la mission d’observation de l’OSCE », affirme Didier Reynders.

« Au-delà du résultat, j’attends à présent du président aux pouvoirs renforcés qu’il reste fidèle aux principes et aux règles édictées par le conseil de l’Europe dont la Turquie est membre. Et je m’inquiète quand j’entends, depuis la tentative de coup d’Etat manqué l’été dernier, l’évocation d’un retour de la peine de mort. Tant pour la Belgique que pour l’Union européenne, c’est une ligne rouge. Le rétablissement de la peine de mort marquerait la fin de toute perspective européenne pour la Turquie », avertit le ministre.

« Les négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne sont gelées de fait », constate également le ministre. « Le rétablissement de la peine de mort empêcherait toute reprise du processus d’adhésion. »

Selon Didier Reynders, « nous devons toutefois pouvoir continuer à dialoguer avec la Turquie, qui reste un partenaire important dans plusieurs dossiers, dont le terrorisme, l’OTAN et le dossier migratoire. »

A propos du vote massif des Turcs de Belgique en faveur du ‘oui’, Didier Reynders ne se dit « pas surpris ». « On sait bien qu’il existe une majorité favorable au président Erdogan et à son parti l’AKP. Il ne faut pas considérer cela comme neuf. »

A propos du débat sur la double nationalité rouvert lundi matin par le député CD&V Hendrik Bogaert, Didier Reynders appelle à la prudence. « Ce débat est bien plus large et ne doit pas être ouvert à la suite d’une décision prise par une communauté bien précise. Nous devons prendre le temps de la réflexion, dans le calme. De nombreux Belges possèdent une seconde nationalité, dont la Française par exemple. On ne pense pourtant pas rouvrir le débat sur la double nationalité en fonction des résultats des élections présidentielles. »

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