Le Premier ministre turque, Ahmet Davutoglu, et le général Necdet Ozel. © Belga

Turquie : la réponse au terrorisme doit être « proportionnée et ciblée »

Le Vif

L’Union européenne s’est dite mardi « très préoccupée » par les violences entre l’armée turque et la guérilla kurde du PKK, et a demandé que la réaction contre le terrorisme « soit proportionnée » et ne mette pas en danger le dialogue politique démocratique dans le pays.

« L’UE reconnaît que la Turquie a le droit de prévenir et de réagir à toute forme de terrorisme, qui doit être condamné sans ambiguité. La réponse doit toutefois être proportionnée, ciblée et elle ne doit en aucun cas mettre en danger le dialogue politique démocratique dans le pays », a averti le commissaire européen à l’Élargissement, Johannes Hahn, lors d’un entretien avec le ministre turc aux Affaires européennes Volkan Bozkir.

« Le commissaire a exprimé la profonde préoccupation de l’UE face aux récents développements qui ont un impact négatif sur le processus de paix entre les Kurdes et la Turquie », ont précisé ses services dans un communiqué.

La trêve conclue en 2013 entre le PKK et la Turquie a volé en éclats il y a deux semaines après un attentat meurtrier perpétré le 20 juillet à Suruç (sud) et attribué à l’État islamique. La guérilla kurde a aussitôt répliqué contre les forces de l’ordre turques, accusées de ne pas protéger la population locale.

Depuis, les frappes turques se sont largement concentrées sur des cibles du PKK, visées par dizaines, alors que seules quelques unes ont été signalées contre des combattants de l’Etat islamique en Syrie.

L’UE « reconnaît l’engagement des autorités turques pour intensifier la lutte contre l’EI » et demande à la Turquie « d’être à la hauteur du rôle important et stratégique qu’elle joue dans toute la région, en s’abstenant de toute action qui déstabiliserait la région », a insisté M. Hahn.

Le commissaire s’est entretenu vendredi dernier avec le dirigeant prokurde Selahhatin Demirtas, dont le parti HDP est considéré comme le grand vainqueur des législatives du 7 juin. Lors de cette conversation, M. Hahn « a souligné que toutes les parties devaient renouveler leur engagement envers le processus de paix » et que « la trêve devait être rétablie », précise le communiqué.

Avec l’Afp

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