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Turquie: l’explosion à un meeting du parti kurde due à une bombe

L’explosion qui a fait deux morts et plus de cent blessés lors d’un meeting électoral du principal parti kurde dans le sud-est de la Turquie est due à une bombe, ont indiqué des source judiciaires samedi, à la veille des élections législatives.

Le gouvernement n’a pas confirmé l’origine de l’explosion qui s’est produite à Diyarbakir vendredi après-midi. Les premières informations avaient laissé entendre qu’elle provenait d’un transformateur électrique. Mais des sources judiciaires interrogées par l’AFP ont confirmé qu’il s’agissait d’une bombe cylindrique remplie de centaines de roulements à billes. « Les experts ont ramassé des centaines de roulements de billes et de pièces du cylindre de métal », ont ajouté ces sources judiciaires. Aucun suspect n’a été arrêté, selon ces sources, mais la scène a été enregistrée par des caméras. Des empreintes digitales ont été retrouvées sur des morceaux de la bombe, ainsi qu’un téléphone portable qui pourrait avoir été utilisé, selon les mêmes sources. Deux explosions se sont produites coup sur coup mais c’est la deuxième qui a causé des victimes. Des dizaines de milliers de partisans du Parti démocratique du peuple (HDP) étaient réunis sur la place de la ville pour entendre leur chef de file Selahattin Demirtas. Le meeting a été annulé. Dans un communiqué, les procureurs de Diyarbakir ont confirmé que l’attentat avait fait deux morts et plus de 100 blessés. Cet incident est le plus grave depuis le début d’une campagne législative tendue et émaillée de violences, qui ont pour l’essentiel visé le HDP. Au pouvoir depuis 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP) est le favori du scrutin de dimanche, mais le score qu’obtiendra le HDP fait l’objet de toutes les attentions. S’il franchit la barre des 10% des voix, requise pour entrer au parlement, il devrait obtenir une cinquantaine de sièges de députés et ainsi priver le parti du président Recep Tayyip Erdogan des 330 députés dont il a besoin pour faire passer une révision constitutionnelle qui lui permettrait de renforcer les pouvoirs du chef de l’Etat.

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