Ahmet Sik © AFP

Turquie: « Je vous assure que ce sultanat mafieux va prendre fin… »

Ahmet Sik, le célèbre journaliste turc libéré vendredi après 425 jours de détention, a lourdement attaqué le gouvernement dès sa sortie de prison.

« Je vous assure que ce sultanat mafieux va prendre fin… Nous pourrons alors nous réjouir », déclare-t-il dans une vidéo publiée sur le site de son employeur, le journal d’opposition Cumhuriyet, bien qu’il soit toujours poursuivi pour soutien à des organisations terroristes.

M. Sik fait partie des 18 membres du personnel et dirigeants de Cumhuriyet poursuivis par les autorités. L’ancien rédacteur en chef du quotidien, Can Dundar, vit actuellement en exil en Europe après avoir été condamné pour avoir révélé des livraisons turques d’armements à des djihadistes établis en Syrie.

Ahmet Sik connaît particulièrement bien le mouvement Gülen, du nom de Fethullah Gulen, un intellectuel précédemment allié du président Erdogan avant de tomber en disgrâce. Son livre brûlot exposant les ramifications tentaculaires de l’organisation au sein de l’appareil d’Etat turc lui avait déjà valu de passer une année en prison en 2011.

Aujourd’hui, le président Recep Tayyip Erdogan accuse le mouvement Gulen d’être l’instigateur du coup d’Etat avorté de juillet 2016. Plusieurs dizaines de ses membres, ou supposés membres, sont actuellement en prison ou font l’objet de poursuites judiciaires.

Ahmet Sik est un contempteur des liens étroits qui unissaient le gouvernement et le mouvement.

« J’ai quitté cet endroit (la prison, ndlr.) il y a six ans, également au mois de mars. Ce qui a changé depuis lors est que l’un des partenaires du fascisme est tombé », a déclaré M. Sik, en référence aux mesures répressives qui se sont abattues sur les gulenistes depuis le putsch manqué de 2016.

Le rédacteur en chef de Cumhuriyet, Murat Sabuncu, a également été libéré, mais Akin Altay, un dirigeant du journal, demeure derrière les barreaux dans l’attente de la reprise de son procès la semaine prochaine.

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