Erdogan. © REUTERS

Turquie: Erdogan veut un référendum pour changer la Constitution

Le Vif

Le chef de l’Etat turc Recep Tayyip Erdogan a défendu jeudi l’idée d’un référendum pour changer la Constitution et assuré que la présidence aux pouvoirs renforcée qu’il appelle de ses voeux avec insistance n’était pas une « affaire personnelle ».

« Nous pensons que le système parlementaire en Turquie est à bout de souffle. Nous pensons que la Turquie a besoin d’un système présidentiel », a déclaré M. Erdogan lors d’un discours prononcé à Ankara devant des membres de la société civile. « Et je veux corriger une incompréhension: le système présidentiel n’est pas une affaire personnelle pour Tayyip Erdogan », a-t-il poursuivi. « Le Parlement peut se prononcer mais le peuple doit être ensuite consulté. La décision finale revient au peuple, pas aux députés », a ajouté le chef de l’Etat.

Depuis son élection à la tête de l’Etat en 2014, M. Erdogan, auparavant à la tête du gouvernement pendant onze ans, veut changer la Constitution issue du coup d’Etat militaire de 1980, qui accorde au Premier ministre l’essentiel du pouvoir exécutif. Ses détracteurs voient dans son insistance une nouvelle marque de sa dérive autoritaire.

« Ceux qui attendent d’un président choisi par le suffrage populaire qu’il reste assis n’ont rien compris à ce pays », a assuré jeudi le chef de l’Etat.

Le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) de M. Erdogan a remporté la majorité absolue lors du scrutin législatif du 1er novembre. Mais avec « seulement » 317 des 550 sièges de députés, il ne détient pas la majorité qualifiée nécessaire pour organiser un référendum ou faire voter une réforme constitutionnelle.

Une commission parlementaire ad hoc doit commencer la semaine prochaine à plancher sur un projet de loi fondamentale.

Les trois partis de l’opposition représentés au parlement se sont déclarés favorables à une réforme mais pas à sa présidentialisation. En 2013 déjà, une précédente commission parlementaire n’avait pas réussi à s’accorder sur une nouvelle Constitution.

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